Chapitre 18 – Laisse moi te rapprocher de toi
Nous sommes sur le vol du retour et j’angoisse de revoir Shaolan. Mais qu’est-ce qui m’a pris de lui avouer mes sentiments. Je suis stupide. Quand je l’ai eu au téléphone, j’avais du mal à calmer mes battements de cœur. Sa voix m’a perturbé. J’ai du mal à penser à autre chose, depuis cet appel. J’ai pu acheter le nécessaire pour les cadeaux de Noël. Le dernier cadeau m’a pris plus de temps. Il est destiné à Shaolan. Je ne sais pas combien d’aller-retour j’ai dû faire pour enfin me décider à le prendre. C’est sûrement un présent que je vais garder dans ma chambre. Je vais me sentir bizarre lorsque je vais me retrouver face à lui.
J’ai pensé à lui envoyer un message en disant que je n’étais pas sérieuse sur ce que je lui avais dit. Mais dans quel intérêt j’avais de faire cela ? Il était temps de voir la réalité en face. Mr Li est ce qu’il est, un homme séducteur, au physique ténébreux. Il est froid le plus souvent mais pas avec Eriol et Stéphanie. Mais depuis cette nuit, je suis une femme de plus dans sa liste. Comment je peux faire face à cela ?
Il m’a téléphoné pour me convoquer vendredi matin à son bureau. Ça me laisse un peu de temps pour me préparer à le voir.
« Saki ! On est invité demain soir à manger à l’appartement d’Eriol », m’annonce Tiff
Bien bas je crois que mon temps a été sérieusement réduit. Je n’ai pas de bol sur ce coup-là. J’aimerais revenir en arrière et effacer tout ça. Il doit me prendre pour une folle. De toute façon je ne vois pas comment ça pourrait être pire.
Le jeune Li est dans le salon à discuter avec ses deux colocataires. Il se sent vraiment étrange depuis que Sakura lui ait fait part de ses sentiments. Teijo ne se souvient pas que son ami l’a réveillé pour en parler. Tant mieux pour lui car au moins il n’a pas à répondre à une tonne de questions. Maintenant, il est curieux de savoir quel comportement va adopter Sakura lors de cette soirée à leur appartement. Malheureusement, il y aura Kiyo et comme toujours il va vouloir draguer Saki. Cette dernière avait démenti qu’elle avait un copain, avec ça c’est sur elle n’est pas sortie d’affaire puisque ce dernier l’avait gentiment fait comprendre, après la soirée qu’il ne comptait pas lâcher l’affaire. Il va sûrement falloir prendre les taureaux par les cornes. Une chose est sûre c’est qu’il a hâte de découvrir le comportement qu’elle va adopter avec lui.
« Tu as fait quoi ! », s’exclame Tiff dans tout l’appartement.
Nous sommes arrivées, il n’est pas loin de quatre heures du matin et ma cousine vient de me péter les tympans. J’ai dû lui raconter ce qui s’est passé et du coup elle sait l’essentiel pour la nuit de vendredi. J’ai beau lui réexpliquer mais elle reste choquée et moi je suis très mal à l’aise. Elle reste planter là dans le salon. Si je l’attends je vais finir par m’endormir sur le canapé. Nigel et Sao sont rentrés chez eux. Ashley a directement pris le vol direction les États-Unis non sans laisser un dossier à Nigel qui le remettra à the Society’s Li. On est resté plus longtemps que prévu, j’ai dû être interviewée par deux magazines. Enfin, j’arrive à gagner ma chambre et m’affale sur le lit. Je suis en vacances jusqu’au nouvel an. ça va me donner le temps de remettre les pendules à l’heure.
« Non, Saki, redis-moi ! dit-elle en rentrant dans ma chambre.
- On a couché ensemble, soupirais-je de la tête dans la couette.
- Tu es sûr ? j’étais à la chambre d’à côté, on aurait entendu.
- C’est ce qu’il m’a dit…
- Il a profité de toi !
- Je lui ai foutu une baffe pour ça.
- Et pour autant vous vous appelez et tu lui déclares ta flamme !
- Pas... exactement. Enfin oui si tu veux, repris-je face au regard dur de ma cousine.
- Saki, je t’aime et tu le sais…
- Mais…
- Tu… pourquoi tu réagis comme ça ! Je t’explique, d’un tu le détestes, de deux tu es attiré par lui mais tu ne veux pas sortir avec lui, ensuite tu l’évites comme la peste, tu l’appelles soi-disant pour lui parler et vous couchez ensemble ! Ce qui veut dire qu’il a couché avec toi, il a profité, que tu sois bourré, pour te mettre en plus dans sa liste. Tu le détestes à nouveau, tu le rayes de ta vie et là tu me dis que tu lui as déclaré tes sentiments ! Il n’y a rien qui te choque ? Je voulais que vous soyez ensemble, je persiste à croire que vous êtes fait l’un pour l’autre mais là, il a vraiment été un connard de profiter de la situation. Vous allez faire comment pour gérer la situation ?
- Je suis une malade, dis-je déprimer.
- Quand tu me disais que tu faisais tout pour que ça tourne mal sans le faire exprès, tu avais bien raison. Qu’est-ce qu’il t’a répondu au téléphone ?
- Rien, je ne lui ai pas laissé le temps de s’expliquer, avouais-je en regardant la fenêtre. En fait, je connais déjà la réponse alors pas besoin de me rendre encore plus déprimé que je ne suis.
- Tu n’aurais pas dû lui dire, Sakura, souffla-t-elle.
- Merci de me le faire remarquer, soulignais-je. Mais je ne l’ai pas fait en étant désespéré. J’en prends pour mon grade depuis le début, je lui ais dit pour être honnête envers moi-même et pour passer à autre chose.
- Alors maintenant, comment penses-tu que la suite va se dérouler ? me demande-t-elle en s’asseyant sur le lit.
- Je n’en ai aucune idée…
- Qu’est-ce qui t’attire chez Shaolan ?
- … C’est un tout chez lui, la manière de parler, de regarder les gens, de s’exprimer. Il peut avoir de l’humour quand il le veut. Il me plait physiquement, après c’est un très bel homme il ne faut pas se cacher. De toute façon, avec toutes les filles qui lui tourne autour… J’aime la passion qu’il met dans ce qu’il fait seulement d’un autre côté il est insupportable. Avec son côté sûr de lui, séducteur est aussi son prestige de leader Li.
- Ça te pose problème.
- Oui le fait qu’il ne soit pas monsieur tout le monde… on a pas de points en commun… je n’ai pas le droit d’éprouver ne serais ce qu’un sentiment d’amitié pour lui car quoiqu’il arrive, j’en prends plein la figure alors que l’on ait même pas ensemble. Lina, Fanue…
- C’est Shaolan Li, leader des Li
- Oui, j’avais remarqué, tu sais je veux vraiment passer à autre chose.
- … »
Ma cousine ne dit rien, pas un mot. La connaissant elle voudrait que je me batte pour cet homme malgré ce qui s’est passé. De toute façon encore une fois je passe mon temps à me plaindre. On décide de se mettre au lit car la journée va être longue et ce soir on est invité à l’appartement des garçons.
Stéphanie rejoint Eriol dans le bureau de Mr Li. Elle a le dossier du voyage en France avec elle. C’est l’occasion de découvrir le projet ensemble. Elle en sort le contenu.
« Sakura a fait deux interviews supplémentaires de dernières minutes, annonce Stéphanie. Ashley a validé les entrevus. Ça c’est bien passé. On a les photos qui figureront en première page. Ils en ont profité pour prendre le garçon du clip.
- C’est qui ? demande Shaolan en regardant les clichés.
- Il est resté anonyme, déclare celle-ci en prenant soin d’analyser la réaction de son cousin.
- Anonyme, dit Eriol en réfléchissant. Quel intérêt d’être anonyme pour ce genre de projet ?
- Il n’en a pas expliqué les raisons. En tout cas ils ont trouvé la personne parfaite pour Sakura. Je trouve qu’il y a une très belle harmonie.
- C’est le but, déclare froidement Shaolan. On pourra voir le clip quand ?
- L’équipe de Nigel peaufine le montage, dit-elle en lançant un regard à Eriol. Il sort sur nos écrans samedi, donc on pourra le voir Vendredi soir. Ils y travaillent jour et nuit.
- …
- Au fait pour ce soir, comment ça se passe pour les courses ?
- Eriol va y aller avec Tiffany, déclare Shaolan. Il attend qu’elle se repose. J’ai fait la liste ce matin.
- Elles vont pouvoir nous raconter leurs séjours. J’ai hâte », finit-elle avec un grand sourire satisfait.
J’entends du bruit dans la cuisine. Il est quinze heures de l’après-midi. Je me lève et rejoins les personnes présentes dans le salon. Sao est assis à la table avec Tiffany. Ils sont en train de parler tranquillement autour d’un café.
« Tiens Saki tu veux manger quelque chose ? me demande ma cousine.
- Non ne t’inquiète pas je vais juste grignoter.
- Sakura, commence Sao. J’ai appris que tu es convoqué demain matin à l’entreprise de Mr Li. Rien de grave ? j’espère…
- Non, rassure-toi. C’est au sujet de Lina.
- Qu’est-ce qui se passe ? », s’exclame Tiff.
Je leur explique le pourquoi du comment. J’avais oublié de lui préciser, à ma cousine, l’objet de la convocation. Elle est ravi de savoir que Lina va être licenciée. Moi, je sens encore plus d’ennuies venir… D’ailleurs ça m’étonne de ne pas avoir eu des nouvelles de cette dernière. Peut-être qu’elle s’assure que je n’ai rien qui puisse nuire davantage à sa situation. Je me fais un repas rapide. Tiffany m’a averti qu’il valait mieux ne pas trop manger pour aller à l’appartement des garçons. Shaolan va être aux fourneaux et on va bien manger à ce qu’il paraît. D’ailleurs cette dernière attend Eriol pour aller faire les courses. Il a dit qu’il viendrait vers quinze heures trente. Marc et Likaru sont aussi invités.
Shaolan parle avec sa secrétaire. Un homme vint à sa rencontre tout en interrompant leurs conversations.
« Mr Li
- Mr Rika, je me demandais quand est-ce que vous pointerez le bout de votre nez face à la nouvelle qui concerne votre fille.
- Pouvons-nous parler en privé ? demande le père tout en jetant des regards vers la secrétaire.
- Nous allons dans mon bureau. Vous faites le nécessaire concernant ce que l’on a parlé, s’adressa-t-il à sa secrétaire.
- Oui, Mr Li.
- Merci, je reviens dans dix minutes. »
Une fois les deux hommes dans le bureau, Shaolan se sert un verre d’eau. Il ne propose rien à l’homme qui se tient en face de lui. Il n’a jamais eu de considération envers lui et ne compte pas montrer le contraire.
« Je suis surpris, ma fille a toujours été exemplaire.
- Pourquoi ne pas attendre la convocation pour nous en faire part ? Le conseil serait intéressé par cette information.
- J’espérais que vous pourriez changer d’avis. Nous sommes une famille proche de la vôtre. Ne nous nous permettons jamais de nuire à votre entreprise.
- Bien sûr, c’est que j’aurais pensé, dit-il ironiquement. Mais ce qui est fait est fait. Un Li ne laisse rien passer. Vous devez savoir ça.
- Votre père…
- Est mort, à qui croyez-vous vous adresser ? Votre fille à l’âge de dicter sa vie comme elle l’entend. Elle a fait une erreur. Les erreurs ici sont fait pour être rectifié.
- Et que vont dire les médias ! Vous imaginez mon image après ! Mon entreprise va en pâtir.
- Pas grand-chose, dit-il en restant calme, je ne peux pas contrôler les informations.
- Convoqué le conseil pour cette affaire est un peu excessif vous ne trouvez pas, lui fait-il remarquer.
- Je n’en ai pas décidé ainsi, c’est le conseil qui a insisté pour être présent. Surtout Mr Faru.
- Je vois, dit-il en abordant un fin sourire. Tout n’est peut-être pas perdu en fin de compte. »
Le père de Lina s’en va plutôt confiant. Seulement, il devrait faire attention car Mr Faru fera tout pour protéger l’empire de son père et encore plus son fils, ce qu’ignore le père de Lina et qui est voulu par le conseil. Mais un Li a plus d’un tour dans son sac et la chèvre qui se croit libérée n’aurait pas dû atteindre les grandes plaines car le loup y veille toujours. Li sort à son tour et lance un regard vers sa secrétaire. Celle-ci lui confirme de la tête qu’elle a pu enregistrer la conversation. Ce n’est pas grand-chose mais il a ce qu’il voulait savoir. Il continue la conversation de tout à l’heure. Son portable vibre, il regarde discrètement et soupir face à l’auteur du message. Depuis le week-end dernier elle lui envoie des messages tous les jours. Mais avant de trouver une solution il ne veut rien faire paraître. Personne ne doit se douter de ce qu’il tente de faire. Il n’y a que Mr Reed qui est au courant de ses agissements.
Todo boit un verre avec sa petite amie, Saori. Ce soir ils sont tous conviés à l’appartement de son cousin. Kiyo est venu au bar avec eux. Il sait que le courant n’a jamais vraiment marché entre Kiyo et son cousin, et d’autant plus aujourd’hui maintenant qu’il y a Sakura. Kiyo n’arrête pas de parler d’elle et à sa nouvelle façon de la conquérir. Shaolan ne serra pas ravie de savoir ça. Il a su tout de suite les sentiments qu’ils se passaient entre Sakura et le jeune leader.
« Todo tu m’écoutes !
- Oui, Kiyo tu disais ? dit-il en lançant un regard inquiet à sa petite amie qui elle a très bien compris le regard de ce dernier.
- Je vais l’inviter à manger chez moi.
- Tu ne vas pas un peu trop vite ? invite là déjà à boire un verre, tu verras bien…
- Et puis elle risque de se braquer si pour la première fois que tu l’invites c’est chez toi, ajoute Saori.
- De toute façon, à chaque fois que l’on se voit c’est en présence des autres. Et puis la dernière fois les gars m’ont dit qu’elle avait un copain alors que ce n’était pas vrai.
- C’est peut-être un message que, celle-là, il faut la laisser tranquille, reprit-elle.
- Je ne peux pas, dès que je la vois. J’ai envie de partager des choses, tu vois ce que je veux dire ?
- Pourtant tu es du genre as collectionné les filles, fit remarquer Todo. Pourquoi tout à coup tu t’intéresses à elle. En plus elle va faire partie de nos nombreuses soirées. Si ça se passe mal…
- Elle je ne l’ai pas. »
Tiffany sort la liste des courses. Il y a pas mal de choses à acheter. Shaolan est un vrai cuistot, tous ses ingrédients ! Le jeune Li a veillé à ce qu’elle accompagne son cousin car il se doute qu’il serait encore plus perdu qu’elle et c’est surtout un moment à passer à deux avant la soirée. Mais il y a quelque chose qu’il la préoccupe plus que de faire les courses. Eriol s’en est rendu compte quand elle est sortie de la voiture. Il se demande si c’est son voyage en France qu’il l’inquiète autant.
« Ma puce, je peux savoir ce qui te tracasse ? »
Elle n’est pas trop surprise qu’il ait deviné ses pensées. Mais c’est un sujet délicat qui concerne sa cousine et son cousin. Après tout pourquoi elle ne lui en parlerait pas ? Elle pourra sans doute mieux conseiller Saki dans ses choix.
« Ma cousine est un peu submergé en ce moment, soupire-t-elle.
- En quoi Sakura se sent submergée ?
- Elle m’a avoué cette nuit quand on n’est rentrée que Shaolan et elle avait couché ensemble. J’apprécie vraiment ton cousin mais là je peux dire que c’est un vrai salaud. Tu l’as vu comme moi elle était bourré cette nuit-là, comment a-t-il pu en profiter. Je pensais qu’il appréciait assez pour ne pas se comporter comme ça avec elle. »
Eriol ne dit rien, après tout c’était un mensonge nécessaire qui a sûrement fait bouger les choses. Son cousin sait toujours où il va et pourquoi il le fait. Il a confiance en son cousin. Mais il pense vraiment qu’il n’était pas utile d’aller aussi loin.
« Il y a des choses que l’on ne peut pas expliquer mais la raison est tout autre.
- Tu me dis que je ne devrais pas m’en faire ? demanda-t-elle en abordant un début de sourire de soulagement.
- Exactement, je connais mon cousin. »
Tiffany sait qu’Eriol ne lui dit pas tout. Comme elle, il va défendre son cousin et ça ne la dérange pas. Il sera toujours sincère avec elle.
Je suis dans la baignoire, ça fait une heure que je cogite sur la façon de me comporter avec Shaolan. Je ne vais pas la jouer mielleuse avec lui. Ce n’est pas parce que je me suis mise à nu au téléphone que je vais faire la gentille fille. Non, je vais rester respectueuse de mes sentiments envers lui, tout en prenant légèrement mes distances. J’ai hâte de découvrir le clip que j’ai fait avec mon frère. Il a voulu garder l’anonymat. Du coup Sao m’a dit de ne rien dire sur Thomas.
Tiffany est parti se changer chez les garçons. Contre l’avis de mon assistant, je vais prendre le bus. Tant que le clip n’est pas sortie et que les magazines ne sont pas encore publiés, je vais profiter de l’anonymat total pour prendre le bus. Marc et Likaru se sont préparé avant moi et sont partis. En fait je vais être en retard si je reste là encore à réfléchir. Il me reste une heure et j’ai vingt minutes de bus. Je me sèche et je vais direction le dressing. Qu’est-ce que je vais bien pouvoir mettre ? Je décide de prendre un slim foncé avec des talons rouges. Comme haut je prends une chemise à carreaux rouge et blanc. Je mets ma veste de couleur crème que j’ai achetée en France. J’attache mes cheveux en une queue haute. Je boucle les pointes. Le maquillage je mets du fond de teint et un crayon noir pour dessiner mes yeux. Je mets juste du gloss, non sans oublier de mettre du parfum. J’attrape mon mini sac à main et mon portable avant de sortir de l’appartement. Tiffany m’a laissé l’adresse des garçons sur la table.
Je n’oublie pas de mettre une écharpe blanche et je ferme l’appartement. Il n’y a pas beaucoup de monde ce soir. En même temps un jeudi soir, les gens vont se coucher pour travailler le lendemain. Je profite du trajet pour regarder les lumières de la ville. C’est la première fois que je vais dans le nouvel appartement des garçons. Je reçois un message de Shaolan qui m’envoie le code de l’immeuble. Pas de mot avec, je suppose que lui non plus ne veux pas en parler ce soir. Je respecte.
L’immeuble n’a rien à voir avec le n’autre. D’ailleurs, le quartier aussi. Après avoir toqué à la porte c’est Kiyo qui vint m’ouvrir. Je soupire déjà intérieurement. Je ne pensais pas que ça allait être lui qui allait m’ouvrir. Ce n’est pas grave je lui souris poliment et réponds à son bonsoir. Le couloir donne sur un grand salon moderne blanc cassé. ils sont tous là à prendre l’apéritif. Je dis bonjour à tout le monde, Shaolan me tends également sa joue pour me faire la bise et retourne à la cuisine. Je fais connaissance avec la copine de Todo, Saori qui a l’air vraiment sympa. Tiffany revient avec un verre de champagne. On trinque tous ensemble. Je suis bien arrivée la dernière. Ça sent vraiment bon et je suis pressé de goûter ce qu’ils ont fait à manger. La joie et de courte durée car je vois Kiyo se frayer un chemin pour me parler. Quand il arrive à ma hauteur, j’imagine déjà la conversation qu’il va me tenir.
« C’était bien le voyage en France ?
- Super, j’ai adoré. Je n’ai pas l’habitude de faire des voyages dans ces conditions mais j’espère avoir donné ce qu’il fallait.
- Quand le clip sera sortie tu ne vas plus pouvoir te déplacer librement.
- Non, Sao m’a prévenu de ça.
- Sao ?
- Mon assistant, il est très professionnel
- Ah oui ! ton assistant. »
Je sens déjà un soulagement de sa part mais moi pas du tout. Je crois que je vais devoir inventer quelque chose pour qu’il me laisse enfin tranquille. Il est gentil mais je ne suis pas intéressé. Je réfléchis très vite et je trouve tout de suite une solution à mon problème. Ce n’est pas bien mais je crois que c’est nécessaire.
« J’ai pu rencontrer pas mal de personne aussi en France.
- Ah oui ? de quel genre ?
- Je ne pensais pas que ça allait être possible mais j’ai fait une rencontre qui m’a beaucoup marqué.
- Je vois, mais il est en France, ça ne va pas être facile de vous revoir.
- Il vient passer Noël en Chine.
- Ah oui c’est déjà fort entre vous », lança-t-il
Tu m’étonnes, moi on m’aurait raconté ça, j’aurais été aussi inquiète pour la personne mais au moins il a l’air d’y croire vraiment. Je le laisse sur ce sujet-là pour aller parler aux filles. Stéphanie m’a beaucoup manqué. Je lui demande des nouvelles de sa grossesse et tout se passe bien pour le bébé. Il faudra surveiller l’évolution de son poids. Par contre, elle va se mettre en congé maternité car le médecin à exiger du repos. Du coup c’est Todo qui va la remplacer. Todo a suivi le même parcours qu’Eriol et la famille Li voulait qu’il intègre l’entreprise. Il aura son poste de créer mais avant il faut qu’il fasse ses preuves.
Shaolan nous annonce que l’on va passer à table. Ils ont ajouté les pièces à la table du coup elle est immense. Je ne sais pas avec qui me mettre car en fait je suis la seule fille célibataire et c’est normal que je laisse ma cousine retrouver son homme. Stéphanie aussi, Naoko aussi, Likaru aussi, Saori je ne la connais pas encore mais je vais la laisser avec Todo. Pour les filles je vais sacrifier ma soirée et aller à côté de Kiyo. Shaolan est encore aux fourneaux et amène les plats suivis d’Eriol. Il reste une place à côté de moi. Tiffany est de l’autre côté avec une place vide, j’en déduis que je suis assise entre Kiyo et Shaolan. Je regarde ma cousine en plissant les yeux, je regarde aussi Stéphanie de cette façon. Je suis sûr qu’elles l’ont fait exprès. Je pense à eux en me sacrifiant et elles font tout pour me rendre la tâche plus difficile qu’elle ne peut être. Bon alors vu que je suis en mauvaise posture et que ma situation ne peut pas être pire d’où moins je l’espère, je ne vais prendre qu’un seul verre d’alcool est continué avec de l’eau. On va limiter la casse. Même si je suis en vacances, j’ai vraiment envie que ça se passe autrement.
Shaolan sert tout le monde. On attend qu’il s’assoie pour commencer à manger. C’est délicieux, il cuisine super bien. Mais je ne peux pas manger tranquillement et savourer le plat comme je le voudrais car Kiyo n’arrête pas de me poser des questions.
« Il s’appelle comment ?
- Kiyo ça ne te regarde pas.
- Si tout est normal tu ne devrais pas avoir de problème à me dire comment il s’appelle.
- Qui ? demande Shaolan. »
Oh non ! j’aurais dû m’en douter. Mais je ne vais pas lui en parler car il va penser que je joue sur deux tableaux. Mon but était juste de clarifier la situation entre nous pour que je puisse passer à autre chose.
« Non, personne.
- Sakura a rencontré un homme en France », dit Kiyo en insistant bien sur la phrase.
Et voilà, les ennuis commencent.
« Ah bon ! tiens dont, dit Shaolan. Ce ne serait pas l’homme que je vu sur la photo que Stéphanie m’a montrée aujourd’hui.
- Quoi ! Quelle photo ? m’exclamais-je surprise qu’il est reçu une photo de Thomas. »
Je regarde Stéphanie qui ne remarque pas qu’elle vient de compliquer considérablement la situation. Je la vois aussi regarder Tiffany du coin de l’œil. Ces filles sont en train de comploter quelque chose c’est certain. Ah, elles vont me rendre chèvre
« Alors apparemment tout le monde a l’air d’être au courant sauf moi, fit remarquer Kiyo en sentant mis de côté.
- Pas moi, dit Todo.
- Ni moi, s’exclame Marc. Au fait, c’est super bon Shaolan, je viendrais très souvent manger chez toi.
- Ça ne nous dit toujours pas qui c’est, souligne Kiyo.
- Cette personne veut garder l’anonymat, annonce Tiff. Il est normal que Sakura ne dise rien sur lui.
- Tu l’aimes ? me demande Kiyo.
- Kiyo, je ne le connais que depuis quelques jours alors…
- Alors ça ne t’empêche pas d’aller manger chez moi !
- Quoi ? mais attend, tu ne peux pas me demander avant de prendre des décisions !
- De toute façon en quoi ça te dérange ? me fait remarquer Shaolan d’un ton plutôt sec. Hier tu aimais un homme, aujourd’hui tu as rencontré un autre, demain tu as un repas avec Kiyo. Ah ! j’ai oublié tu as couché avec l’un d’entre eux. Où peut être avec deux, ça se trouve tu as aussi été bourré lors de ces derniers jours, il a dû en profiter…
Stop ! j’en ai marre de cette situation. Tout le monde a l’air de décider pour moi ici. On fait des plans, on veut me voir sortir avec machin ou un autre. On me menace. On me crie dessus. On exige de moi des comportements. On me demande un service et je dois dire aurevoir au métier que je veux faire. Au métier pour qui j’ai quitté beaucoup de choses. Alors aujourd’hui je dis stop !
- Écoutez, on n’est pas là pour parler de moi. Je sors avec qui je veux et je couche avec qui je veux, c’est clair ! Je tiens à dire à certaine personne qu’elle devrait me laisser dicter ma vie comme je l’entends. Toi Shaolan, tu vas arrêter de me regarder de haut c’est clair ! Je ne me sens pas gêné par la situation, je suis bien dans mes baskets. Tu es qui pour me rappeler ce que j’ai fait ou ce que je devrais faire ! Je suis désolé pour les autres mais là ça suffit. Et comme j’en ai marre de gâcher les soirées je vais faire comme si je n’avais rien entendu. Je vais continuer à manger et je vais continuer cette soirée comme elle a si bien commencé.
Même si tout le monde me regarde avec différents regards ça n’a pas d’importance. Je refuse de prendre le malaise et la culpabilité des autres. J’ai beaucoup pris sur moi à force j’en ai oublié pourquoi j’étais là. Le repas reprend tranquillement et au bout d’un moment tout redevient comme au début. Avant que l’on prenne le dessert Kiyo me demande de le rejoindre sur le balcon. Je désespère vraiment. Il me parle et c’est sûrement l’occasion de lui dire clairement les choses.
« Je déteste que l’on me force la main. Je ne veux pas sortir avec toi Kiyo mais ça ne veut pas dire que l’on ne peut pas sympathiser. Alors quand ce sera un moment plus lointain on pourra boire un verre entre amis si tu veux.
- Oui, pourquoi pas. »
Je crois que peu importe ce que je lui dis, il n’en a rien à faire, il va quand même continuer de me draguer. Le repas a été délicieux. Juste après le dessert, Shaolan se lève et mets de la musique douce. On ne comprend pas mais Yoan se lève à son tour. Je n’avais pas remarqué qu’il était sur son trente et un ce soir. Il prend Stéphanie qui ne sait pas ou se mettre. Ils sont là tous les deux debout devant nous. Yohan plie ses genoux et en relève un. Et contre toute attente il s’adresse au ventre de sa petite amie.
« Mon cher bébé, J’ai tellement hâte de faire ta connaissance. Garçon, fille quelle importance. J’ai peur tu es mon premier bébé. Je veux être un bon papa que tu mériteras d’avoir. Tu me rends encore plus fière que je ne suis déjà. Je veux être un ami, un meilleur ami, un confident, un amant, un petit ami, un homme, un père et surtout un époux pour ta merveilleuse mère. Stéphanie Li, veux-tu m’épouser, finit-il en sortant la bague de sa poche.
- … Oui », répond-elle les larmes aux yeux.
On applaudit tous, les larmes aux yeux. Tout le monde félicite les futurs mariés. Dire que j’ai failli foutre en l’air la demande de Yoan. Mais heureusement ça a pu se faire. Je suis fatigué et demain matin il y a la convocation. Je vais pour prendre mon manteau et dire aurevoir à tout le monde. Shaolan prend également son manteau et me suis.
« Tu fais quoi ?
- Il faut que l’on parle, je te raccompagne.
- Ce n’est pas la peine je vais prendre le bus.
- À une heure du matin ? quel bus circule encore à l’heure-là ?
- Le dernier si je ne me dépêche pas.
- Pas dans ce quartier en tout cas. »
J’aimerais bien appeler Sébastien mais je ne vais pas le déranger pour si peu.
« Bien tu es à court d’arguments
- Marc et Likaru peuvent me ramener.
- Ils dorment chez les parents de Marc. Ils habitent près d’ici
- Oh…
- Bon allez, je te raccompagne. »
Nous descendons jusqu’au parking. Je me rends compte que je n’avais aucun moyen de rentrer à l’appartement. Shaolan montre dans sa sirocco. Je le suis à la place passager. Je ne dis rien durant le trajet. Mais comme je n’aime pas trop ce silence qui devient pesant
« C’est bien à 10h la convocation ?
- Oui, Lina arrivera un peu plus tôt. Tu vas servir de témoin.
- Est-ce une bonne chose de la licencier ?
- Tu la défends ?
- Pas vraiment. Je désapprouve totalement sa méthode mais quelque part, j’essaye de la comprendre.
- Elle a failli mettre fin à ta carrière professionnelle et tu essayes de comprendre son geste ?
- Pourquoi ? ça je ne comprends toujours pas, dis-je sans l’écouter.
- Sakura… tu m’écoutes ?
- Non, pas là non.
- Tu m’en veux.
- Un peu oui, écoute, je ne suis pas fière de ce qui s’est passé cette nuit-là mais de là à dire que je suis une fille facile… tu as aussi honte que ça ?
- On n’a pas couché ensemble », m’avoue-t-il d’un trait.
Quoi ! je ne sais pas si j’ai bien entendu. Je le regarde pour qu’il affirme de nouveau ce qu’il a dit.
« On n’a pas couché ensemble, me dit-il plus calmement.
- Tu n’as pas profité de la situation ?
- Non, tu me prends pour qui ! j’ai assez de respect pour ne pas sauter sur toi à la moindre occasion. Cette nuit-là, on a beaucoup parlé. Certes tu es venu me voir dans la nuit mais on a seulement parlé. Et tu m’as dit des choses que tu as confirmées au téléphone.
- … pourquoi ne m’avoir fait croire qu’on l’avait fait ?
- C’était le seul moyen pour savoir si ce que tu m’avais dit était vrai. D’ailleurs c’est la deuxième fois que tu me donnes une claque
- Comme on dit, jamais deux sans trois
- On verra bien. »
Je ne sais plus quoi penser de lui. J’ai envie de lui foutre la troisième mais il est en train de conduire. De toute façon on ne va pas tarder à arriver. Je ne comprends pas grand-chose à ce qu’il l’a poussé à me mentir. En tout cas, il a bien joué avec moi.
« Et le mec de France, tu lui as dit que tu aimais quelqu’un d’autre ?
- Je n’ai pas dit que je t’aimais, j’ai dit que tu m’attirais nuance. Puis je t’ai dit ça pour tourner la page.
- Pourquoi maintenant que tu l’as rencontré, tu passes à autre chose ? Excuse-moi mais tu es un peu perdu comme fille.
- Si tu le dis, je suis juste honnête. Je ne mens pas pour blesser les gens.
- Ça va, ce que j’ai fait n’est pas grave dans le cas contraire je te connais tu n’aurais rien laissé paraître.
- Évidemment, je ne vois pas quel est l’intérêt de cette relation.
- Tu es une drôle de fille…
- Tu pensais quoi ?
- Ce que je veux dire par là, c’est que tu passes vite à autre chose. Dès que ça te semble insurmontable tu fuis.
- Pas du tout, j’ai juste appris à ne pas me faire d’idée. Et puis tu n’hésites pas à me mentir pour servir tes propres intérêts. »
Depuis que mon ex à jouer double jeu avec moi, je ne veux plus me faire avoir. Mais si je veux avancer sans rien regretter je dois écouter mes sentiments. Je ne me vois pas avec Shaolan car je sais quel genre d’homme c’est. Il n’aime pas se poser, ce n’est que pour le sexe qu’il entretient des relations. Et puis il ne ressent rien pour moi. De plus cette attirance que j’ai pour lui m’a toujours amené des ennuis. Alors c’est sur il vaut mieux prendre ses distances.
« Je suis contente pour Stéphanie et Yohan. Ils vont très bien ensemble.
- Oui, Yohan est un mec bien. Je ne me fais pas de souci. Il tenait à se marier avant d’avoir le bébé. De toute façon il aurait fait la demande avant l’année prochaine.
- J’avais les larmes aux yeux pour Stéphanie, quelle magnifique déclaration.
- Et toi ? comment voudrais-tu que l’on fasse ta déclaration.
- Pour moi ça n’arrivera pas, répondis-je un peu surprise qu’il me demande ça, mais quand j’étais adolescente j’imaginais une demande en temps de pluie.
- Hein ! quoi ! en tant de pluie ?
- La pluie m’apaise, j’ai l’impression que c’est comme une chanson. Enfin c’est juste une idée de jeune fille. Et toi ?
- Je suppose que la vie a déjà décidé de mon sort…
- Qu’est-ce que tu veux dire ?
- Qu’est-ce que t’il t’a dit Kiyo sur le balcon ?
- Ça ne te regarde pas.
- On est arrivée. À demain Sakura. »
Je ne sais pas ce qu’il voulait dire par là. Je sors de la voiture après l’avoir remercié pour le repas et de m’avoir ramené. Quand j’atteins la porte de l’immeuble j’entends la voiture redémarrée. Je ne comprendrais jamais rien, concernant Shaolan.
Shaolan rentre dans l’appartement. Il se sent légèrement énervé de la situation mais il chasse toutes ses idées de la tête. Tout le monde est rentré. Il reste Naoko et tiffany qui sont restés pour les garçons. Tiffany finit de faire la vaisselle. Shaolan l’aide a essuyé pendant qu’Eriol et Teijo sont dans le salon à préparer le thé pour les filles.
« Ça été Sakura pour rentrer ?
- Elle avait l’air bien, répondit Shaolan.
- Je connais ma cousine et il y a quelque chose qui la tracasse.
- Elle devrait se confier au mec de France, lança-t-il avec un faux sourire.
- Si je ne te connaissais pas un minimum je dirais que tu es jaloux Li.
- Non pas du tout, dit-il surpris de ce qu’elle pouvait penser ça. Elle est juste perdu selon moi.
- Sakura est tout sauf perdu, lui avoir dit que tu avais couché avec elle pour obtenir des informations n’était pas la meilleure solution.
- Elle te l’a dit ? mais je viens juste de lui avouer. C’est Eriol ?
- Non, il ne dira jamais rien te concernant. J’ai seulement deviné et puis on n’avait rien entendu cette nuit-là. Pourtant, j’ai prêté oreille au cas où elle avait besoin de quelque chose. Je suis rassuré que tu n’es pas le salaud que tu laisses nous faire croire.
- Un salaud ? Je ne joue pas avec les sentiments des filles, je reste clair avec elle.
- A par avec Sakura… tu lui as dit que tu ne voulais rien avec elle ?
- … Pourquoi je lui dirais ça, finit-il de dire après avoir rangé la dernière assiette. De toute façon elle ne veut pas savoir ce que je pense. »
Il part en direction de sa chambre sur ses derniers mots sans laisser la jeune fille lui poser une autre question. Celle-ci sourit de satisfaction. Elle avait peut-être tapé dans le mille.
Je suis arrivé à l’entreprise plus tôt que prévu. Au cas où, on ne sait jamais. Je suis à attendre dans le fauteuil que l’on vienne me chercher. Un homme vint ensuite se placer au fauteuil d’à côté.
« Vous êtes Sakura Kinomoto ?
- Oui, c’est moi. Vous êtes ?
- Le père de Lina »
Il ne manquait plus que ça, pensais-je. Je crois que je vais passer un sale quart d’heure. Il ne vaut mieux pas lui parler de la pluie et du beau temps car je me doute qu’il imagine que je suis la responsable du licenciement de sa fille.
« Vous avez eu ce que vous vouliez.
- Je vous demande pardon, m’exclamais-je choqué.
- Avoir Shaolan Li pour vous toute seule, le leader des Li. Lina vous faisait obstacle alors vous avait trouvé le moyen de la faire partir.
- Je ne vois pas de quoi vous voulez parler. Shaolan est un ami, rien de plus.
- Avouez-le, c’est un très beau jeune homme milliardaire. Vous avez fait quoi pour être l’égérie de Legnica ? Vous avez couché avec le patron.
- Vous avez de bien de drôle de méthode pour faire carrière. Je ne pense pas comme vous et puis je suis dans la coiffure. Ne mélanger pas mes priorités.
- Vous avez pour mettre de stage la mère d’Eriol, vous avait un pied dans cette entreprise, la prochaine étape et de mettre le grappin sur le jeune Li.
- C’est ce que vous avez conseillé à votre fille ? demandais-je platement à cet homme qui me donne envie de vomir.
- Ma fille est libre de faire ce qu’elle veut.
- Même quand ça peut nuire à la carrière d’autres personnes ?
- Ça a nui à la vôtre ? on n’est pas responsable de vos virées nocturnes. Il faudra apprendre à être plus discrète. »
Je ne sais pas pourquoi mais j’ai l’impression qu’il exerce un grand pouvoir sur sa fille. Il ferait peur si on le regarde de trop. Il impose et il sent le mensonge, le côté noir du businessman.
« Si vous voulez on peut passer un marché, me dit-il.
- Je ne passerais jamais un marché avec vous, même si pour cela je dois bouffer de la terre.
- Vous faites en sorte de faire croire que c’est vous qui aviez organisé tout ça, et je vous promets une place dans mon entreprise.
- Voyez-vous ça… Il est temps que vous payiez pour vos erreurs. Laissez votre fille respirée par elle-même. Elle est grande.
- Je vois, vous avez eu tort car il se peut que votre vie prenne une tout autre tournure.
- Ce sont des menaces ?
- Je sais défendre mes intérêts. N’oubliez pas que vous êtes la voisine de ma fille.
- Et moi je sais me défendre tout court. »
La secrétaire de Shaolan sort du bureau pour venir nous chercher. On rentre dans la pièce. Le conseil est présent. Très intimidant cette situation. Shaolan est au bout de la table, Lina est à l’opposé. J’ai de la peine pour elle d’avoir un père méprisable. Je m’assieds à la première place libre. Le père prend place à côté de sa fille.
« Sakura Kinomoto, bonjour, commence la femme d’affaires. Notre président-directeur général, Shaolan Li nous a convoqué en ce jour pour une affaire de licenciement grave et sérieux en vue de Mlle Lina Rika, ici présente. Après un temps de recherches nous avons pu connaître la nature de ses photos. Il provenait de cet appareil photo. Nous avons pu récupérer le fichier en question de l’ordinateur du photographe amateur dont je ne citerais pas le nom. Il a bien voulu collaborer avec nous à condition que l’on ne relève pas son nom.
- Et pourquoi ! objecte le père de Lina. Je veux savoir qui prétend dénoncer ma fille d’une affaire qui ne la concerne pas ! Elle était tranquillement chez elle cette nuit-là.
- Mr Rika je vous prierai de garder votre calme en vue de la situation. La boîte de nuit en question montre bien sûr ses vidéos que votre fille était présente cette nuit-là. Vous allez peut-être nous signaler qu’aux dernières nouvelles elle a une sœur jumelle. Bien je continue. Donc je disais que le photographe a bien confirmé avoir reçu un service de la part de Lina en vue de prendre des clichés de Mlle Sakura Kinomoto en la présence de Mr Shaolan Li qui est venu chercher une amie pour lui rendre service.
- Ceci est une mascarade ! reprit-il. Sakura Kinomoto s’est entiché du PDG Li. Lina le connaît bien et elle faisait obstacle à la dernière étape que Sakura convoitait tant. Elle arrive du Japon, comme par hasard elle choisit le salon de la mère d’Eriol, puis elle intègre l’entreprise par je ne sais quel miracle. Il fallait juste abattre la dernière carte.
- Mlle Kinomoto, me nomme un autre homme d’affaires. Vous voulez y répondre.
- Oui, j’ai mon mot à dire sur ce sujet. J’ai quitté le Japon pour me reconvertir dans la coiffure. Il me fallait trouver une entreprise et la mère de ma cousine a tenu à ce que je passe mon stage au salon de Mme Hirragizawa qui est une très bonne amie à elle. Ensuite j’ai aidé ma cousine dans son lancement en Chine en assistant à un shooting photo. Nigel était le photographe. Mme Li a eu vent de ses photos et a souhaité me rencontrer. Je n’ai pas accepté dès le début de la rencontré car ce n’est pas mon premier souhait d’être dans le mannequinat mais c’était un moyen d’avoir un travail pour financer mon loyer. Je suis devenue pour finir l’égérie de votre parfum Legnica. Mr Li est le cousin du petit ami à ma cousine. On ne s’est pas apprécié au début, voire on ne pouvait pas vraiment se voir mais on a fini par tisser un lien d’amitié. Il a été là quand j’ai eu besoin d’aide. C’est tout ce que j’ai à dire.
- Et vos sentiments ? reprends le monsieur, vous ne ressentez rien pour Mr Li.
- eh bien, c’est compliqué. C’est une personne importante pour moi au même titre que les personnes que je coustois très souvent.
- C’est faux, déclare Lina. Tu as toujours eu de l’attirance pour Mr Li.
- Et si c’était le cas pourquoi te mettre en colère ?
- Je suis sur le point d’être licencié pour une faute…
- Que vous avez commis, annonce la femme de tout à l’heure. On a enregistré votre numéro et il correspond bien à votre nom.
- Appelez-moi, on verra bien.
- Bien sûr si on t’appelle, dit Shaolan, ton portable ne va pas sonner.
- Ce qui prouve que ce n’est pas le mien.
- Néanmoins j’ai pris des dispositions qui prouvent que mardi dernier tu es allé changer de forfait.
- C’est absurde !
- J’ai tous les papiers qui le prouve. Le numéro appelé cette nuit correspond bien au portable du photographe. Tu t’es arrangé pour que la conversation ne puisse pas être retrouvée mais tu as oublié qu’en récupérant le portable de ton destinataire on pouvait reprendre l’appel. De plus face à d’autres questions que l’on pourrait se poser pour connaître les réelles raisons de tes actions je tiens à faire entrer une énième personne qui pourra confirmer ta position. »
Une jeune secrétaire entre à son tour dans le bureau. Elle a la tête légèrement baissée et ne regarde pas Lina. Lina est choqué et reconnaît bien son ami avec qui elle parlait beaucoup dans l’entreprise. Cette fois elle savait qu'elle était fichue. Son père fronça sévèrement des sourcils.
On sort enfin du bureau. J’ai la tête fatiguée. Lina a été licencié après avoir reçu un gros chèque. Je ne pensais même pas que l’on pouvait donner une somme pareil en trente secondes. Elle est tranquille durant des années. C’était sa condition pour ne pas faire appel. De toute façon elle aurait perdu beaucoup plus si elle l’avait fait. Je suppose qu’elle va travailler pour son père suite à ça. Aucune publication ne sera faite dans la presse.
« Vous auriez dû collaborer avec moi, m’annonce son père.
- Vous vous obstinez. Vous devriez plutôt consoler votre fille d’avoir été licencié.
- Nous savons que tout ça c’est votre faute. La roue tourne vous savez.
- Vous croyez ? non parce que si elle tourne il vaut mieux vous préparer car vous n’avez pas l’air très sein comme homme.
- Vous devriez faire attention au gaz, il y a des choses qui peuvent partir en fumer. »
Il est encore plus effrayant que sa fille. Mais c’est quoi cette famille ! Le conseil sort à son tour. Je vois Lina prendre l’ascenseur suivi de son père.
« Il est coriace hein ?
- Je ne pensais pas qu’en fait Lina était un lapin tout mignon comparé à son père.
- Il t’a menacé ? me demande-t-il légèrement inquiet, ce qui me surprend de sa part.
- Non ce n’est rien.
- Il faut toujours prendre au sérieux leurs menaces, me dit-il plus sérieusement.
- Il est en colère face à la situation, c’est tout.
- Sakura ! qu’est-ce qu’il t’a dit ?
- Rien, c’est bon je te dis. Est-ce qu’il peut se passer une journée normale ?
- Ici ? c’est impossible. Tu veux que je t’invite à manger quelque part ?
- Heu, non merci. Tu sais j’ai l’impression que l’amitié que l’on peut avoir pose beaucoup de problèmes. Et puis tu vois bien dès que je te parle…
- J’ai l’impression de retourner dans le passé. Il est clair que la vie ne veut pas que j’entretienne une amitié sincère avec une fille. Je suis le leader Li, après tout je devrais y être habitué. Tu n’es pas de ces personnes qui ira aux delà des préjugés, de ce que l’on dit sur eux. Tu feras toujours attention à ce que l’on dit sur toi. Tu aimes les choses simples. Ce que tu m’as dit l’autre jour en fait, tu apprécies qu’un côté de ma personnalité.
- Comme toujours tu as besoin de tout classer …
- La vie m’a appris à le faire. »
Il retourne dans son bureau. Je crois que je l’ai blessé. Enfin, je décide de donner un coup de main à la boutique de tiffany. Je vais aussi lui raconter ce qui s’est passé.
Nous sommes en train de déballer le deuxième carton avec l’aide de son personnel.
« Saki ! tu es une idiote !
- Pourquoi ? qu’est-ce que j’ai encore fait ! soupirais-je déjà par rapport à ce qu’elle va me dire.
- Il t’invite à déjeuner. Le PDG de the Society’s Li t’invite à manger avec lui et toi tu déclines !
- Il est normal que je décline, tu vois bien tout ce qui arrive ?
- Vous vous cherchez !
- Je..., on quoi ! Non non, Shaolan ne me cherche pas.
Shaolan est dans ses papiers. Eriol vient de lui donner une affirmation de prise de commande avec un nouveau collaborateur. Il raconte comment c’est passé la convocation. Malgré tout ça il se fait du souci pour Sakura. Le père de Lina l’a menacé. Il a mis sur écoute la conversation qu’ils ont eue tous les deux avant qu’ils entrent dans la pièce. Il pourrait engager une personne pour faire surveiller Sakura. De plus quand le clip va sortir elle aura sûrement besoin d’un garde du corps à temps plein. Elle va tout de suite désapprouver mais il ne faut jamais prendre à la légère les menaces de cet homme. Tant pis il va devoir inventer une histoire toute faite. Eriol désapprouve mais il le fera que temporairement. Durant un mois, le temps que la situation se calme.
La journée de vendredi s’est vite passée. On est présent le soir à la grande salle de diffusion pour regarder en vidéo première le montage du nouveau clip. Des collaborateurs, des fournisseurs ont aussi été invité en plus de l’ensemble du personnel. Sao est présent assis à côté de moi. Il a tenu à ce que je porte une robe cocktail verte fluide avec de hauts talons de la même couleur. J’ai dû aller chez le coiffeur pour avoir un chignon et maquiller par la même occasion. C’est la mère d’Eriol qui a fait tout ça. Ma formatrice a été également convié pour l’événement. Normalement il faut un temps assez long pour faire les montages mais là le clip sera lancé sur les écrans samedi midi. La salle est plongé dans le noir et la vidéo commence. J’ai l’impression de voir une autre facette de moi-même. Les tenues sont superbes, les bijoux aussi. Les mannequins sont tous aussi beaux les uns que les autres. Je regarde timidement la suite du clip. On aperçoit enfin mon frère. Ah ! c’est un bel homme quand même. Matthieu va rougir en voyant son homme sur son trente et un à la télé. Il va en faire des jaloux et des jalouses. Quand je nous regarde tous les deux je sens bien l’amour d’une sœur et d’un frère. Le regard qu’il me porte est très protecteur. Mais le fait qu’il reste anonyme va faire poser beaucoup de questions.
Le deuxième clip est aussi lancé. Alors là je n’aurais jamais imaginé me comporter comme ça devant une caméra. Je ne montre pas du tout ma timidité. Je me trouve un côté un peu tigresse pour ainsi dire. A la fin ils nous présentent les nombreuses photos qu’ils ont prises durant le voyage. Il y en a certaine où je suis avec Thomas en train de rigoler, d’enlacer. Il y a Tiffany aussi. Une fois terminé, tout le monde applaudit et à l’air ravi de ce qu’ils ont vu. Un apéritif dînatoire a été mis en place pour pouvoir converser sur le clip.
« Je suis époustouflé, m’annonce ma formatrice. Sakura vous avez été merveilleuse et très professionnelle. Je stressais au début, je pensais qu’on allait mettre des années à arriver à ce résultat-là mais je pense que l’on peut dire, vous claquer mademoiselle.
- Merci pour votre patience, j’ai été dans une très bonne école.
- On va faire des merveilles par la suite, vous verrez. Je vous laisse, il faut que je parle de vous à d’autres personnalités. »
Je suis contente que cela plaise à ma formatrice. Nigel vint ensuite à ma rencontre.
« Hey bien ma petite protégée a emballé tout le monde.
- Merci Nigel.
- Tu veux rire ? oui je sais mon équipe fait un incroyable boulot mais tu as été parfaite pour le projet. C’est sur je te garde ma Sakura.
- Je tiens vraiment à rester coiffeuse.
- Rien ne t’empêche de faire les deux. En tout cas tu nous l’as prouvé ce soir. Sao, on s’appelle plus tard. On va devoir gérer plusieurs apparitions télé.
- Oui pas de soucie, répond-il »
De nombreuses personnes importantes sont venues me voir à leur tour. Je ne sais pas trop ou me mettre mais j’arrive à gérer le stress. Plusieurs photos sont faites pour l’occasion. J’ai posé avec beaucoup de personnes. Signer quelques autographes pour les enfants. Mme Li est venu me féliciter pour le projet. Elle est fière de ce qu’on a réalisé. Elle ne s’attarde pas trop car elle a profité de cet événement pour démarcher de nouveaux collaborateurs pour agrandir la gamme de cette marque. Elle m’a prévenu que c’était que le début d’une grande aventure.
« Tu as été magnifique ma cousine.
- Merci, Tiff
- Je le savais que tu avais ça dans le sang. Ma mannequin la plus belle.
- Tu exagères.
- En tout cas, j’en connais un qui n’a pas pu s’exprimer sur le sujet.
- …
- Il n’a pas lâché une seule seconde l’écran.
- Tiff tu recommences, et toi Eriol ? qu’en as-tu pensé ?
- Ben écoute, au risque de répéter ce que l’on te dit déjà, je te dis juste bravo, tu es magnifique.
- Merci, mon beau-frère. »
Eriol est agréablement surpris que je l’appelle comme ça. Je veux lui faire remarquer que je suis ravi de les voir tous les deux. Ils sont trop mignons. Je vois Stéphanie au buffet qui prend un dernier four avant de nous rejoindre suivis de Yohan.
« Alors comment va la future mariée ?
- Oh ! elle nage dans le bonheur, me répond Stéphanie avec le grand sourire. J’aurais aimé être présente pour participer à ce magnifique projet mais bon j’ai été éblouie par le travail fourni. Ah ! aussi, Yohan et moi on a pensé à une date.
- Alors ?
- Ça sera le 22 mars.
- Heu dans 3 mois ? demande Tiff.
- Oui, en fait je suis sûre de ne pas accoucher dans cette période-là et j’aurais assez de temps pour organiser le mariage.
- Je sens que je ne vais pas beaucoup dormir, ajoute ma cousine.
- Ah bon et pourquoi, questionne Stéphanie
- Car je m’occupe de ta robe de mariée. »
Stéphanie pleure de joie. Hey oui elle est très émotive. Les hormones de la grossesse. Je trouve que l’on vit beaucoup de choses. Pourquoi les hommes doivent juste se poser et attendre que tout se passe ? C’est injuste !
« Merci, Tiff je serais heureuse de porter une de tes créations.
- Ça me fait plaisir. Après je ferais celle de Sakura
- Mais bien sûr et avec qui veux-tu que je me marie ?
- Avec cet homme, déclare ironiquement Shaolan sorti de nulle part.
- Quel homme ?
- Cet homme avec qui tu as fait le clip, vous avez l’air de vous êtes bien trouvé.
- Je ne comprends pas, ça ne veut pas dire que tout de suite je vais me marier.
- Oh ! Saki, Tiff vous voulez bien être mes demoiselles d’honneur ? je vais demander à Naoko aussi. Ma sœur sera mon témoin.
- Avec plaisir, exclamons-nous-en même temps.
- Et toi Yohan, dis-je, qui va t’accompagner ?
- J’ai deux amis qui vont être mes garçons d’honneur, sinon c’est mon meilleur ami qui va être mon témoin. »
Ça me fait oublier la remarque de Shaolan qui est de plus en plus bizarre. Je vais prendre mes distances car il n’a pas l’air d’être content en ma présence. Depuis que j’ai été honnête sur mes sentiments il se comporte vraiment étrangement. Sora et les garçons viennent me féliciter à leur tour. J’ai remarqué que beaucoup de personnes veulent connaître l’identité de mon frère mais je m’y tiens à ce qu’il m’a dit. Il a souligné que ça allait peut-être éloigner des garçons qui ont des idées mal placées. Je m’en serais douté qu’il allait espérer cela. Je n’ai pas vu Fanue. Je pense qu’elle ne souhaite pas me voir et en même temps pas de surprise.
« Saki ! le nouvel an, le thème c’est chic avec une pointe de choc. Je sais que tu es en vacances, tu veux faire l’organisation avec moi ?
- Oh ! j’adorerais
- De plus on a la carte de Shaolan, donc dépenses avec aucune limite. »
C’est à ce point-là que se passe les achats ! bon au moins je vais passer un super moment avec Stéphanie.
Shaolan rentre avec les garçons. Il a passé un moment très spécial. Le fait de voir Sakura sexy, glamour et sûr d’elle ça la chamboulait. Mais la voir avec cet homme, regarder le regard qu’ils ont eu l’un pour l’autre il ne savait pas ou se mettre. Il n’était pas bien. Il fallait qu’il se défoule et vite. Il prit un sac de sport et sortit de l’appartement sans un mot. Arrivé à la salle de sport, il prit son pass de nuit et entre dans la pièce où est présente la piscine. En plus cet homme arrive pour Noël. Elle va passer tout son temps de Noël avec lui. Après il y a le week-end sur le yacht. Mais je pense que ça va être le pire week-end. Annoncé le mariage entre lui et … va être dur. Il n’a pas envie. Il pourrait être absent mais il imagine les représailles avec sa mère. Il faudrait que Sakura soit absente. Mais le vrai problème c’est qu’il s’est aussi attaché à elle. Mais il y a le mariage, et qu’est-ce qu’il va faire ?
Le week-end s’est vite passé. Thomas et Matthieu arrive demain vers midi. Marc et Likaru ont laissé leurs chambres pour laisser de la place. Et Tiffany dort chez Eriol pour laisser son lit à Dominique. Je prépare tout avant leur arrivée. Mon père arrivera le lendemain du réveillon de Noël. Il n’a pas pu se libérer avant. Mais le principal c’est qu’il peut être là. Je finis de me coiffer quand j’entends quelqu’un sonné à la porte. Je mets rapidement une pince pour relever mes cheveux et va ouvrir. A ma grande surprise c’est Shaolan qui est là à attendre.
« Shaolan ? mais heu… qu’est-ce que tu fais là ?
- Je te dérange ? me demande-t-il très calme comme toujours. Il est là.
- Heu non, il arrive demain. Tu veux entrer ?
- Oui je veux bien. »
Je suis toujours surprise de le voir là. On est lundi et normalement il travaille à ce moment-là.
« J’ai pris ma journée, dit-il comme s’il avait deviné mes pensées. J’ai besoin de ton aide.
- Tu… as besoin de mon aide ? dis-je encore plus surprise.
- Oui, ajoute-t-il en s’approchant de moi. je crois que tu es la seule pouvant m’aider pour ça.
Il est trop proche de moi à mon goût. J’ai le temps de regarder son visage est mon cœur rate un battement.
« J’ai besoin de toi pour… acheter un dernier cadeau.
- Ah oui ! Mais pourquoi moi ?
- Tu es une fille.
- Non ! c’est vrai ? pourquoi moi comme fille.
- Stéphanie passe la journée avec Yohan, Tiffany travaille à la boutique, Naoko travaille aussi.
- Et du coup tu as pensé à la dernière personne disponible.
- J’ai plutôt pensé à la première personne qui serait disponible.
- C’est la même chose, tu as juste fait par élimination.
- Je cherchais un moyen de passer du temps avec toi. Tu m’as rembarré la semaine dernière donc
- …
- Quoi !
- Pourquoi ce revirement soudain ?
- Sakura, je peux passer du temps avec mon amie.
- Oui, bien sûr
- Alors je te propose de manger ici, j’ai fait les courses ce matin. Et cet après-midi on va en ville chercher le dernier cadeau qu’il me faut. »
Je le regarde cuisiner, je ne savais pas que c’était sexy de regarder un homme préparer un repas.
« Tu veux que je t’aide à faire quelque chose ?
- Hey bien d’habitude on me regarde faire.
- Tu as cuisiné pour combien de femmes ? dis-je en soupirant.
- eh bien, dans ma vie, tu es la sixième femme à laquelle je fais la cuisine.
- Tu en as eu sept !
- Ma mère est la première, j’ai ensuite cuisiné pour mes sœurs. J’en ai quatre mais ça je te l’ai dit la nuit là.
- Oui je m’en rappelle.
- Ah oui ?
- J’ai juste ce passage-là. J’ai le privilège de goutter toute seule à ta cuisine. Je suis contente.
- Tant mieux car je me donne à fond.
- C’est pour qui le cadeau ?
- Une fille
- Elle a quel âge ?
- Elle a cinq ans de plus que toi.
- ?
- C’est ma quatrième sœur, Feimei.
- Elle est dans la cuisine avec Faren c’est ça ?
- Oui, dans la pâtisserie…
- Tu sais Shaolan, je ne connais rien de ta sœur. Elle a un passe-temps ? »
Il me parle de sa sœur, de ce qu’elle a pu faire durant sa vie. En fait, ils ont beaucoup de points communs. Comme toujours le repas de Shaolan est super bon. Il a beaucoup de qualités. Après avoir fait la vaisselle on prend la sortie direction la ville. Dans la voiture je ne dis pas grand-chose, en fait je n’aurais pas imaginé un jour cette situation. Savoir que j’ai mangé avec Shaolan et qu’on va en direction du centre-ville pour faire un achat ça paraît étrange. Je pensais qe l’on allait dans le quartier où que j’ai l’habitude d’aller mais en fait il m’amène dans une grande galerie de plusieurs magasins luxueux. On entre dans l’un d’eux. Il y a des portefeuilles et des sacs tous plus beaux que les autres. Je regarde un portefeuille, il est magnifique. Il m’en faudrait un car le mien commence à rendre l’âme. Je regarde le prix et le repose tout de suite. Un nombre à trois chiffres c’est insensé. Shaolan me rejoins.
« Tu as trouvé quelque chose ?
- Heu Shaolan, c’est quoi ces prix ? dis-je tout bas pour que personne d’autre n’entende. C’est hors de prix ici.
- Montre, il est sympa ce portefeuille. »
Le monsieur du magasin vint à notre rencontre. Il est en costard cravate.
« Mr Li, Mme… vous n’êtes pas le mannequin du nouveau clip ?
- Heu si, Sakura Kinomoto.
- Oui, je vous reconnais bien. Très beau clip. Vous êtes intéressé par l’un de nos articles ?
- Elle regardait ce portefeuille.
- Heu oui mais je ne suis pas encore bien décidé.
- Je vais répondre au téléphone puis je reviens vers vous. »
Une fois partie, je m’adresse de nouveau à Shaolan.
« Ce n’est pas le genre de magasin que j’ai l’habitude de faire.
- Tu aimes ce portefeuille ?
- Mais on n’est pas là pour ça.
- Dis-moi, c’est juste comme ça.
- Oui, il est magnifique mais ta sœur je pensais plus à des boucles d’oreilles.
- Super on va aller à côté. »
J’attends Shaolan à la sortie qui est allé parler au monsieur. Une fois qu’il arrive il m’indique le chemin juste en face. Je regarde les prix des bijoux. Les prix sont le double du premier magasin. C’est simple le prix et légèrement plus élevé que ce que je gagnais en un mois de travail. J’avoue que les bijoux sont quand même magnifiques mais là c’est trop.
« Alors ? moi j’aime bien ceux-là.
- Elles sont très belles, je suis sûre qu’elle va adorer, lui affirmais-je sans regarder le prix de peur de me rendre ridicule. »
Nous allons à la caisse et la vendeuse fait des regards de sous-entendu à Shaolan. Je suis surprise de son comportement. Shaolan lui prête même pas attention et sort sa carte bancaire. Je ne sais même pas où me mettre et une vague désagréable commence à vraiment m’irriter. Je ne suis pas sa copine alors je reste calme mais celle-là elle m’énerve. Et lui qui fait style de rien.
« Je vous fais un papier-cadeau Mr Li. »
Dit-elle de sa voie sensuelle et ses lèvres pulpeuses. Shaolan sourit poliment. Elle finit quand même par me regarder. Et son sourire disparaît pour je ne sais quelle raison. Elle s’attendait peut-être à un deuxième mec. Elle pince de la bouche et tant lentement le paquet cadeau à Shaolan. Tu devrais aller plus lentement comme ça il aura le temps de faire trois fois le tour de ton magasin, pensais-je. Je suis Shaolan à la sortie. Je n’ai même pas dit aurevoir tellement j’étais agacé par la situation.
« Ce n’est pas bien d’être jalouse.
- Je ne le suis pas.
- A d’autres je t’ai observé du début à la fin.
- C’est pour ça qu’elle a arrêté de sourire…
- Mais non, c’est parce qu’elle t’a reconnu. Et je dois dire que tu me surprends car tu n’as même pas remarqué que tout le monde te regarde. »
Quand il dit ça je vois des femmes me regarder avec leurs calepins. Elle attendait quelqu’un car je vois un petit groupe qui brandit leurs téléphones vers nous. Je n’ai pas envie que ça se passe comme ça alors je vais vers elle et leur propose de prendre leur appareil photo pour prendre des photos. Pour chacune je m’excuse de ne pas m’être mieux apprêté et je demande à Shaolan de nous prendre en photo. Elles nous demandent si nous sortons ensemble mais je leur dis que l’on est seulement ami. Elles me demande alors qui est le jeune homme qui était avec moi dans le clip. Je leur informe que cet homme veut rester dans l’anonymat et du coup je n’ai pas le droit de divulguer l’information. Après une demi-heure nous partons du centre-ville. Shaolan me ramène chez moi. Je lui propose de boire un café.
« Je ne pensais pas que ça allait être aussi vite.
- Il est normal que les mannequins de the Society’s Li soit admirés. Mais pour le coup je ne pensais pas qu’elles voulaient prendre des photos de moi aussi avec toi.
- Oui, je suis désolé.
- Ça ne m’a pas dérangé. Mais c’est la dernière fois que je le fais. Je suis censé être au travail. »
Shaolan est partie. Je ne sais pas trop quoi penser de cette journée. J’ai appris une autre facette de sa personnalité. Mais il ne faut pas trop que je le voie car je vais perdre une bonne fois pour toutes mes ailes.
Eriol est dans le salon. Il a dû remplacer son cousin toute la journée et il est lessivé. Teijo est à table avec Ume pour revoir le mariage de ce week-end. Elle n’avait pas pu venir avec Manzo car ils mangeaient chez ses parents. Le jeune Li rentre de la salle de sport.
« Alors ta journée ? tu as pu acheter ce que tu cherchais.
- Oui, j’ai trouvé le cadeau de Feimei.
- Ça t’a pris toute la journée ?
- Oui, j’en ai profité pour aller en salle de sport pour faire des arts martiaux.
- Et ben, c’est la deuxième fois que tu fais du sport en très peu de temps. Tu nous couvres quelque chose, fis remarquer Eriol.
- Si tu le dis, je vais aller me doucher. »
Sous la douche, celui-ci ressasse sa journée. Il a souri à la caisse face à la moue que faisait Sakura. Mais elle n’avait rien dit, pas de scène et ça il avait apprécié. La suite promet de faire des étincelles.
