Samedi 28 septembre 

 

       Yohan nous conduit à notre appartement, il est quinze heures trente. Tiffany est installée à côté de Yohan, moi à l'arrière. Je regarde le paysage défilé sous mes yeux tout en me posant les mille questions. Ma rentrée est dans une semaine et je ne sais même pas si l'on va être logé. La surprise de ma cousine n’est pas vraiment agréable. On est dans un autre pays quand même.

 

   « Tiff ! Tu vas m’expliquer la situation.

~ On va à notre appartement, » me répondit Tiffany d’une façon tout à fait innocente.

 

Je suis bien décidé à tout savoir avant notre arrivée.

 

   «Oui, j’ai compris, soupirais-je. Ce que je veux dire par là et sans lui manquer de respect Yohan, mais comment tu connais Stéphanie ?

~ Eh bien, je voulais me charger de trouver un appartement. J’ai eu mon coup de cœur pour un certain en particulier. C’est un appartement pour trois locataires…

~ Stéphanie vivra avec nous ?

~ Heu, non.

~ Yohan habitera avec nous ?

~ Non plus. J’ai pris contact avec Stéphanie, cet appartement appartient à son entreprise. Enfin tout l’immeuble et les quatre qui sont autour. Et puis comme je ne connais pas le coin, je lui ai demandé si elle voulait bien nous y emmener. Et tu connais la suite.

~ Oui, mais j’ignore encore qui est le troisième colocataire.

~ Ne t’inquiète pas, c’est « une » colocataire.

~ Ah ! c’est bien…

~ Elle est sympa ! s’exclame Yohan. Spécial mais sympa »

 

Eh bien, ça y est au moins, je sais pour l’appartement. Je ne l’ai pas encore vu, mais bon, connaissant tiff je vais encore avoir des surprises. Si l’appartement est assez grand pour les créations de Tiffany et en plus trois locataires, le loyer doit être élevé. Je pense maintenant que j’aurais peut-être dû dresser des limites. Et puis par rapport à ce qu’a déclaré Yohan, la troisième colocataire est sympa. Spécial, je ne savais pas encore pourquoi. Je regarde mon portable pour consulter mes appels. Peut-être que mon père a voulu me joindre. Je remarque un message de mon frère Thomas.

 

📱Message de Thomas :

Coucou Godzilla ! j’espère que vous êtes bien arrivée. Ils ont bien voulu te prendre ? Il y avait un risque pour eux que l’avion ne décolle pas.

J’essayerai de te rendre visite pendant mes jours de congé. Je viendrai avec Matthieu. D’ici là essaye d’être sage. Bisous, petit monstre et bisous à Tiff. Thomas, ton frère très intelligent

 

Mon frère, ce n’est pas les chevilles qui lui manquent. Sérieux, il abuse. Et puis arrivé à 21 ans, il faudrait peut-être qu’il arrête de m’appeler comme cela. Je ne suis plus une gamine quand même. Enfin, cela me plaisait quand même et je tenais énormément à lui. Je ne lui ai jamais dit, mais j'ais été triste de son départ. Il me manquait ainsi que Matthieu. Ce que j’avais apprécié par la suite, c'est qu’ils ne m’ont jamais laissé sans nouvelles plus d’une semaine. C’est bête, mais je me sentais dans le besoin de savoir comment ils allaient.

J'aime me perdre dans mes pensées. On me faisait souvent remarquer que j'étais rêveuse. Comme si je racontais mon histoire. Jusque-là, ma vie est bien compliquée. En vérité mon ex m'a sûrement ouvert les yeux. J'aurai pu réalisé n’importe quoi pour lui, mais pour me prouver quoi ? Que moi aussi j'étais capable d’avoir une longue relation. Avant lui, je ne m’attachais pas vraiment aux garçons. Et pour tout vous dire avec Eichi, je me demandais comment j'avais autant tenu. Certes, il était gentil, prévenant et adorable. Bien que je ne pense pas qu’à coucher avec un garçon, je n’ai jamais éprouvé de plaisir avec lui ni avec aucun autre. Je me forçais, car je pensais que c’était comme ça et pas autrement. Il ne m’a pas violé bien sûr, mais je faisais comme si, j'avais aussi envie. Pour ne pas le décevoir, je pensais ou du moins que je croyais que cela pouvait suffire. Peut-être si j'avais connu ma mère, la situation aurait été différente. Elle m'aurait sûrement affirmé qu’il fallait attendre de trouver le bon pour le faire. Et à ce moment-là cela aurait peut-être fait la différence.

Est-ce qu’un jour, je pourrais enfin me dire, vas-y, c’est lui ! Tiffany est au courant. Je n’ai pas besoin de me cacher avec elle. Enfin, je ne lui ai pas dit pour mes relations sexuelles. Peu importe l’expérience malgré tout, je ne regrette rien. C’est ce qui fait qu’aujourd’hui, je veux que cela soit différent. Attendre de trouver le bon. Pour ce côté-là, je me dis que j'aie bien changé.

 

📲 Réponse au message de Thomas :

Coucou Thomas, oui on est bien arrivé. Même avec ton intelligence, tu n’arrives toujours pas à faire la différence entre ta sœur et un animal. Je me demande pourquoi tu exerces le métier de médecin.

Enfin cela me fait plaisir d’avoir de tes nouvelles. On sera contente de vous revoir. Cinq mois sans vous voir, c’est long. Vous nous manquez. Bisous à Matthieu et à toi aussi bien sûr. Je vous aime.

 

📱Message de Thomas :

On t’aime aussi, bisous à toutes les deux.

 

« Hey Saki, Yohan m’a dit qu’il y avait des boîtes de nuit pas loin de l’appartement.

~ Houlà ça ne sent pas bon.

~ Stéphanie aime bien y aller aussi, elle pourrez-vous montrer celles qu’elle fréquente.

~ Ça ne te gêne pas qu’elle y aille sans toi ? demandais-je à Yohan.

~ Cela m’arrive de l’accompagner, mais pour le reste, je lui fais confiance.

~ C’est trop mignon, remarque tiffany.

~ Tu trouveras sûrement le tien ici saki.

~ Tu es célibataire ? me questionne Yohan.

~ Oui, et je ne suis pas venu en Chine pour me trouver une personne.

~ Je me doute bien et toi Tiffany ?

~ Oui, aussi.

~ Enfin, il faut juste qu’elle rencontre à nouveau Eriol Hiiragizawa, soulignais-je. À mon avis, ils se mettront vite ensemble.

~ Tu connais Eriol ? demande-t-il à tiff très surpris.

~ Heu, mais qu’est-ce que tu racontes saki ! répond Tiffany horriblement gênée. Oui, enfin, je l’ai rencontré en Angleterre. Tu le connais ?

~ Un peu que je le connais ! s’exclame Yohan. C’est le cousin de Stéphanie. »

 

Je regarde Tiffany pour voir sa réaction. Elle est devenue toute rouge. Je pense qu'elle ne s’attendait pas à ce que le monde soit aussi petit. Celle-ci de nature discrète sur ce genre de chose, on peut dire que là, elle ne sait plus où se mettre. Il y avait de quoi. Moi non plus je ne pensais pas que l’on trouverait aussi vite. Mais il faut bien faire les choses et ne pas se précipiter.

 

« Yohan si tu pouvais garder ça pour toi, m’empressais-je de lui dire en voyant bien le grand malaise de mon amie.

~ Dommage, je te verrais bien avec Eriol, dit-il en regardant Tiffany.

~ Il est célibataire ? lui demandais-je.

~ Eh oui notre jeune homme d’affaires n’a personne. Tu pourras tenter ta chance parmi ses nombreuses admiratrices, propose Yohan à Tiffany avec un grand sourire.

~ Quoi ! C’est un mec qui couche par là ? Un pervers ! » s’horrifie Tiffany.

 

Face à la réaction de Tiffany, Yohan éclate de rire.

 

« Ce n’est pas du tout le genre d’Eriol, mais plutôt de son cousin. Enfin, pour collectionner les femmes, s’empresse-t-il de dire rapidement. Nan Eriol est disons… un homme qui ne joue pas avec les sentiments. Mais tu sais, il est connu dans le monde des affaires et du coup, il a beaucoup d’admiratrices.

~ Tiffany n’aime pas les garçons qui ont trop d’assurance et moi non plus. Alors s’il ne veut pas se retrouver sans les parties qu’ils fassent de lui un homme, il a intérêt de se tenir à carreau et de ne pas blesser Tiff, ajoutais-je.

~ Je pense que tu n’auras pas de soucis à te faire pour Tiffany, me répondit Yohan. On arrive dans deux minutes à l’appartement, annonce ensuite Yohan.

~ Enfin, je vais pouvoir me dégourdir les jambes.

~ On n’a eu que vingt minutes de voiture saki.

~ Oui, mais tu oublies les quatre-heures d’avion. Je n’en peux plus. »

 

La voiture passe dans un quartier assez classe avec ses jardins et ses fontaines.

 

« C’est sympa ici !

~ Je savais que tu allais aimer.

~ Ne me dis pas que l’appartement est dans ce quartier !

~ Et si ma saki.

~ Et voilà, vous êtes arrivées ! »

 

Je vais être ruiné en même pas cinq mois. Je m’affale sur le siège arrière tel un zombie, adieu mes économies ! Je vais devoir mendier dans la rue. Et je peux dire adieu à ma santé, à mon école, à ma vie.

Nous nous garrons au parking en face des cinq grands immeubles. Des immeubles qui ont vu sur le parc et une immense fontaine en son centre. On sort de la voiture pour ensuite sortir nos bagages.

 

« Sans blague, c’est ici ?

~ Oui, Saki, c’est bien ici, me confirme Tiffany. Numéro quatre rue des cerisiers. Immeuble numéro deux. Quatrième étage, appartement quatre-cent-sept.

~ Tiff quand je disais un appartement, je ne pensais pas qu’il fallait que je te définisse le mot appartement.

~ Écoute ma Saki ! Il me fallait de la place pour mes créations et puis j’ai besoin de me sentir à l’aise là où je vis. Et vraiment je suis sûre que tu vas aimer.

~ Ah ! Je sais que je vais aimer, lui déclarais-je. C’est le prix qui va beaucoup moins passer. Le bus est même au pied de la rue. Je ne vais même pas avoir d’excuses lorsque je serai en retard en cours, déclarais-je tout cela en soupirant.

~ Je vous donne les deux dernières clés de l’appartement. Stéphanie s’est chargée de rajouter vos noms au niveau de l’Interphone. Voici deux passes qui vous permettront de rentrer dans l’immeuble. Il y a un ascenseur allant jusqu’au septième étage. L’immeuble est doté de la connexion Wi-fi. Si vous avez un souci, allez à l’accueil de l’immeuble. Le concierge pourra vous aider en cas de panne. Sur ce, je vous laisse visiter l’appartement. Stéphanie viendra en fin d’après-midi pour remplir le dossier au niveau de l’appartement. Je vais retourner au travail. Des dossiers m’attendent. On sera sûrement amené à se revoir alors je vous dis à bientôt.

~ À bientôt et merci, répondit Tiffany.

~ Oui, merci pour le trajet. »

 

Une fois Yohan partit, on entre dans le deuxième immeuble. L’accueil est sympathique. Quelques plantes sont installées dans le hall pour donner un côté nature. Les murs sont peints en gris clair et quelques tableaux mettent en valeur la pièce. Au bout du Hall, on peut voir le mot concierge écrit sur un panneau suspendu en hauteur. De chaque côté il y a les fameux ascenseurs. Deux pour être exacte.

 

« On se croirait dans une entreprise privée.

~ Oui, j’avoue, » répond Tiffany

 

On prend l’ascenseur sur notre gauche pour aller au quatrième étage. Enfin, nous sommes devant l’appartement quatre-cent-sept.

 

« On frappe ? Demandais-je à Tiff

~ Cela m’étonnerait que la troisième locataire soit là. À cette heure si elle doit être encore au travail.

~ Alors, on rentre ! »

 

Une fois ouvert, on peut apercevoir que la porte donne sur un couloir contenant deux portes. Avant la première porte, il y a un placard avec des portes coulissantes. Un côté porte manteau. La première porte donne sur une petite pièce où il y a la machine à laver, un robinet, un autre placard. La deuxième porte en face donne sur les toilettes. On longe le couloir pour découvrir sur notre droite une cuisine américaine dont les meubles sont rouges et noirs. En face, il y a une table noire et ses quatre chaises. Des baies vitrées éclairent bien la pièce. Au bout, on peut apercevoir un balcon. Plus à gauche, il y a le salon. Il contient une belle télé plasma accrochée au mur, un canapé blanc cassé et ses deux fauteuils ainsi qu’une belle plante est mis sur la table basse. Ensuite à côté du salon, un deuxième couloir avec quatre portes. La première à droite est la salle de bains composée d’une douche, d’une baignoire, de deux lavabos et de deux miroirs. Un sèche-serviettes et un autre placard coulissant.

 

« Ils sont abonnés placards coulissants ? Questionnais-je tiff.

~ Je la trouve sympa la salle de bains. Vert et gris, ce n'est pas mal. Tiens, la deuxième porte est fermée » 

~ Cela doit être sa chambre. Suppose Tiffany

~ C’est bien, on a notre chambre côte à côte ! »

 

La première porte en face est une chambre grise, fuchsia et blanche. Il y a un lit double avec des couvertures rayées fuchsia et blanches. Une petite table de chevet blanc de chaque côté. La première a une lampe grise et l’autre rien dessus. Pour nous laisser le choix de mettre ce que l’on veut je pense. Il y a une prise TV en face du lit pour ceux qui voulaient en mettre une. À gauche du lit, il y a un miroir coulissant. Je viens de comprendre pourquoi Tiffany a pris cet appartement. On peut apercevoir derrière cette pièce, un dressing rectangulaire et son bout en demi-cercle. Avec plusieurs grands miroirs. Les petites lumières donnent une très belle ambiance. On a aussi le choix d’éclairer entièrement la pièce.

 

« C’est trop beau !

~ Ah ! tu comprends maintenant, avec ça, je vais pouvoir mettre toutes mes créations. Elles seront là temporairement puis je les mettrai dans mon entreprise.

~ Allons voir l’autre chambre »

 

La troisième chambre est à l’identique sauf qu’elle est verte d’eau, gris et blanc. Cela donne une teinte plus légère à la pièce par rapport à l’autre chambre. Les draps sont verts d’eau et blancs. Il y a exactement le même dressing.

 

« À te voir, je pense que tu as trouvé ta chambre.

~ Cela ne te dérange pas tiff ? Tu voulais peut-être celle-là ?

~ Non, à vrai dire je voulais l’autre. Je suis contente que nos chambres nous plaisent.

~ Allez ce n’est pas le tout, mais on doit défèrent nos valises. »

 

Pendant que l’on range, nos valises, loin de là un jeune homme de vingt-quatre ans, vient d'entrer dans son bureau. Il s’assoit sur son siège puis admire la ville à travers la baie vitrée. Il est PDG de l’entreprise la plus connue de Chine. The Li’s society. Un conglomérat (Groupe d'entreprises ayant diverses activités) international qui avait connu le jour grâce à sa mère. Une redoutable femme d’affaires. Il avait pris les rênes, il y a tout maintenant deux ans. Shaolan Li a des cheveux courts bruns en bataille qui lui donne un charme fou. Un visage parfait, un regard d’un marron foncé, d’un air profond glacé qui donne à la gent féminine une très grande envie de s’y plonger. Son teint était naturellement halé. Et puis pour couronner le tout, il avait un corps bien foutu. On peut deviner sous sa chemise noire un torse musclé juste ce qu’il faut. Shaolan été un homme beau, riche, instruit et intelligent. Il a bien monté les chiffres de l’entreprise. Un jeune à la tête de cet empire, il était l’homme à abattre. Mais seulement voilà Shaolan savait ce qu’il dégageait et ne se fait pas prier pour en jouer. Il collectionne les femmes comme il change de chemise. Une fille tous les week-ends. Son éducation ne le permet pas d’exprimer librement ses sentiments. Il devait être inaccessible sentimentalement. Une force d’après les Li. Le ténébreux n’est jamais tombé sous le charme d’une fille. Cela n’avait pas d’intérêt pour lui. Du moment qu’il en trouvait une pas mal pour une nuit, c’est tout ce qui comptait. C’était de l’avis contraire de son cousin, Eriol ainsi que son bras droit dans l’entreprise, qui lui prenait bien en compte les sentiments. D’ailleurs, celui-ci fait son entrée après avoir toqué à la porte.

 

« Tu as rendez-vous mardi avec Mr Mison.

~ Encore ! Je lui ai dit non pour le rachat de son implantation en France. »

 

Eriol était brun aux yeux bleus. Il portait des lunettes. Le teint bien plus clair que son cousin. Lui aussi, très beau.

 

« Il insiste, tu pourrais remettre son entreprise sur pied.

~ En ce moment, j’ai assez à faire. Pour l’instant, je me concentre sur les actions que l’on a en Chine, au Japon, en Corée et en Amérique. Pour la France, on verra plus tard.

~ Stéphanie m’a appelé, la réunion, c’est très bien passé. Elle ne va pas tarder.

~ Heureusement qu’elle a pu y aller à ma place, elle devait faire voir nos appartements à deux filles japonaises, mais j’avais complètement oublié mon autre rendez-vous. Ce soir, j’ai vraiment envie de décompresser ça te dirait d’aller en boite de nuit ?

~ Shaolan… soupira Eriol. Tu n’as pas assez brisé de cœurs ? »

 

Et cela recommence, pense Shaolan. Depuis le temps que son cousin le tanne sur son comportement, il aurait pu réserver son énergie à trouver la fille qui le comblera. Il en avait trouvé une apparemment, mais qui n’était pas de ce pays. Shaolan n’en parle plus avec lui, il voit bien que le jeune homme est peiné de la situation et en veut à la jeune fille d’avoir joué avec les sentiments de son ami.

 

« Depuis le temps, elle devrait savoir que c’est juste pour une nuit, soupire Shaolan.

~ En plus, ça fait tout juste deux ans que tu es à la tête de l’entreprise, les paparazzis vont encore plus être sur toi.

~ Je m’en fous d’eux, s’ils n’ont que cela à faire de leur temps.

~ Ta mère…

~ Oh ! Ma mère, le coupe celui-ci, du moment que l’entreprise se porte bien, elle me laisse diriger ma vie comme bon me semble. Enfin à peu près… »

 

C’est à ce moment-là que Stéphanie fit à son tour son entrée.

 

« Tiens vous parler de quoi les garçons ?

~ Pour ne pas changer, on parle de mon éternel comportement auprès de la gente féminine dont Eriol remet sans arrêt ur le tapis !

~ C’est sûr qu’il serait triste que tu te mettes avec ses pimbêches qui en veulent que pour ton argent, ton physique, ton charisme, ta popularité, ta place en tant que leader Li, ta voiture et j'en passe…

~ Oui, mais ce n’est pas en te comportant comme cela que tu vas trouver une bonne personne, déclare Eriol.

~ Heu, Eriol, cela m’est égal de ne pas trouver la bonne personne, annonce Shaolan. Toi, peut-être, mais moi cela me passe au-dessus.

~ Ta mère te veut marier…

~ Ma mère me veut marier depuis que j’ai eu l’âge d’apprendre à marcher ! le coupe Shaolan. Elle a attendu jusqu’à mes vingt-quatre ans, elle va bien attendre encore dix ans »

 

Dès que l’on parle de sa mère, Shaolan ne peut s’empêcher de couper court le sujet. Une femme autoritaire qu’il a dû subir jusqu’à ses vingt-deux ans. Avec ses quatre grandes sœurs, sa mère avait décidé de leur faire suivre un programme personnalisé pour diriger l’entreprise. Lui, le leader en avait eu un plus sévère. À l’âge de sept ans, en plus des études dans une école réputée pour les futurs hommes et femmes d’affaires, sa mère lui avait collé des professeurs à domicile afin de compléter ses connaissances. Il avait vu l’économie, la politique, le droit… Enfin surtout, le droit de ne rien faire se dit-il. Une fois PDG, il pouvait mener une vie plus tranquille. Il prend son poste au sérieux, mais a décidé de ne plus s’interdire de vivre tout simplement.

 

« Au fait Stéphanie, ta réunion ? demande Shaolan

~ Bien, très bien passé, un peu trop bien à mon goût mais on va dire qu’ils n’ont pas eu le choix de coopérer après ton coup de téléphone. Tiens, je te donne le dossier.

~ Merci, tu m’en vois ravie. Ça te dit de sortir avec nous ce soir ?

~ Ah ! pas ce soir Yohan et moi on passe la soirée ensemble. D’ailleurs, je pourrais partir plus tôt ? Je veux rendre visites aux nouvelles arrivantes. J’ai quelques papiers à leurs faire signés.

~ Du coup, qui les a menés à l’appartement ? demande Eriol

~ C’est Yohan. Il a bien voulu le faire à ma place. Il est adorable. S’extase Stéphanie

~ Oui, ce n’est pas moi qui ferais cela, répond Shaolan. Tu peux partir plus tôt. Tu as fait du bon boulot.

~ Bon, j’y vais. J’espère que je ne croiserai pas Lina de l’appartement d’en face. Elle ne sera pas rentrée de chez son cher papa monsieur le portefeuille, se moque Stéphanie. Bisous les garçons, à lundi ! »

 

Stéphanie quitte le bureau.

 

« Stéphanie aussi n’aime vraiment pas Lina, déclare Shaolan.

~ Disons qu’avant de t’avoir vu, elle avait ouvertement dragué Yohan. C’est un peu normal qu’elle ne puisse pas l’encadrer.

~ Elle est folle cette fille. En tout cas, elle cache bien son jeu.

~ Oui, ça ne t’a pas empêché de coucher avec elle.

~ J’étais vraiment bourré le soir-là. C’était en rentrant d’un voyage d’affaires. Deux semaines et demie sans le faire, c’était dure !

~ Oui, et ensuite, elle avait crié aux médias que vous étiez ensemble.

~ Ma mère était devenue hystérique.

~ Une fille à son papa. D’ailleurs, il avait proposé à ta mère de vous marier.

~ Oui, j’ai vite dit non même si je vois qu’elle ne lâche pas l’affaire.

~ Je suis curieux de savoir qu’elles sont les nouvelles japonaises.

~ Tu sais moi, ça ne m’intéresse pas. Encore des pimbêches qui viennent nous envahir ! »

 

 Stéphanie toque à la porte de l’appartement. C’est Tiffany qui vint lui ouvrir

 

« Bonjour Tiffany !

~ Bonjour Stéphanie, tu vas bien ? Je t’en prie entre.

~ Oui, merci. Je suis venu régler les derniers papiers. J’avais hâte de te rencontrer et Sakura aussi.

~ Sakura est dans sa chambre, je vais l’appeler. »

 

Cinq minutes plus tard

 

« Bonjour, je suis Sakura.

~ Enchanté, je suis Stéphanie.

~ Tu es très jeune pour une personne qui bosse dans le monde des affaires.

~ Oui, enfin c’est la politique de la famille, déclare celle-ci.

~ Tu veux un thé ? lui proposais-je.

~ Oui, je veux bien. »

 

Pendant que je de prépare le thé, Tiffany et Stéphanie discutent dans le salon. Je peux entendre la conversation de là où je suis.

 

« On a vu ton petit ami. Il est très sympa, dit Tiffany.

~ Oui, Yohan est vraiment quelqu’un de bien.

~ Vous vous êtes rencontré comment ? Si ce n'est pas indiscret.

~ Non pas du tout ! Pour faire au plus court, on était dans la même classe. Au début, on ne s’entendait pas trop voire pas du tout. La troisième année, on a dû faire un projet ensemble. On a commencé à se connaître et à bien s’entendre. On est vite devenu ami. J’ai découvert mes sentiments pour lui quand il m’a annoncé qu’une fille lui avait demandé de sortir avec lui. Il est sorti avec elle deux mois. J’en étais malade. Et puis un soir, on est allé en boîte de nuit. J’ai dansé avec un autre garçon pour oublier Yohan. Je ne savais pas pourquoi à l’époque, mais cela n’a pas du tout plus à Yohan. Il nous a séparés et m’a sorti de la boîte. Je me suis expliqué avec lui, qu’il n’avait pas à réagir ainsi. Puis il m’a avoué qu’il ne supportait pas de me voir avec un autre mec. J’étais surprise, je ne m’y attendais pas à cela. Puis il m’a embrassé. Cela faisait deux semaines qu’il avait quitté sa copine. Il savait les sentiments qu’il avait pour moi, mais il pensait que ce n’était pas réciproque. Puis il avait décidé de se jeter à l’eau.

~ Et ben comme quoi le début peut ne pas toujours être une évidence, déclare Tiffany.

~ Oh ! c’est bien vrai, répond Stéphanie »