Chapitre 9 : Une surprise de Taille
Ma. 09/09
Je suis assise dans le bus qui m'emmène à l'établissement. Les portes se ferment quand j’aperçois, Marc monter. Il me repère tout de suite puisque je suis assise à l'avant. Il s'installe à côté de moi et me demande comment je sens la rentrée. J'ais hâte que cela commence, car j'ais trop attendu. Lui aussi est vêtu de noir comme le veut la politique de l'établissement. On raconte notre week-end. Dimanche, ils ont été dans le nouvel aquarium de la ville, ont terminé les derniers achats et sont allés visiter quelques appartements. Likaru cherche à se loger près de son lieu de stage.
« On aura prochainement une place dans l'appartement, lui annonçais-je. Notre colocataire loge chez son copain, pour l'instant. J'ai aussi demandé à un ami, on attend sa réponse, mais si jamais cela ne se fait pas, elle peut très bien le visiter.
Oui, cela serait vraiment super, s’exclame Marc. Pour un premier appartement, c'est mieux d'être avec des personnes que l'on a déjà vues.
C'est sûr !
Je ne veux pas paraître indiscret, mais tu es avec quelqu'un en ce moment ?
Je n'ai personne et pour tout te dire… amorçais-je, je ne me sens pas prête à rencontrer une personne. Et puis, je ne vais plus avoir de temps pour cela, alors je me consacre désormais essentiellement à ma vie professionnelle.
Tu as eu une mauvaise expérience ? » me demande-t-il.
Peu importe ce que je fais dans la vie, pourquoi la vie sentimentale nous semble à tous la chose la plus importante ? Les questions que l’on se pose tournent toujours autour de l'amour. Je lui explique vaguement mon histoire avec Eichi et ce que cela a pu engendrer par la suite. Je ne veux pas le fatiguer avec cela, mais je pense qu'il faut que j'en parle pour sûrement me convaincre que je suis passée à autre chose. Il me raconte sa rencontre avec Likaru. Il ne voit plus sa vie sans elle.
On se tient devant l'établissement. Il y a beaucoup de filles présentes qui ont aussi leurs valises de coiffures en main. Marc cherche du regard s'il est le seul garçon. Je le vois soupirer de soulagement en voyant un autre homme, car je pense qu'être dans une classe que de filles ne doit pas être facile. Pour ma part, j'ai été durant quatre ans que dans des classes de garçons. On était au maximum, trois filles et je vois bien la différence.
On attend patiemment que la directrice vienne nous voir. C'est après une demi-heure d'attente qu'elle fait son entrée et nous invite à rentrer dans le hall. À notre droite sont placés quatre profs habillés de noir et à notre gauche, quatre profs habillés de blanc. La directrice et son associé se tiennent au centre. Elle nous souhaite une bonne rentrée et nous demande de nous diriger vers la grande salle.
On monte au premier étage. Il y a des grands miroirs sur tous les murs et l'on prent place au niveau des sièges. Tous à leur tour se présentent. On nous explique le déroulement de l'année avec le planning, les tee-shirts que l'on portera avec le badge. Normalement, à peine quatre mois d'apprentissage, on nous placera directement en clientèle. Cela en étonne plus d'un. Je marque chaque nouvelle information sur une feuille. Un micro self est mis à disposition des élèves. La réunion d'entrée dure toute la matinée. Avant de prendre congé la directrice nous annonce un nouveau projet.
« Avant de vous laisser partir pour aller déjeuner, je voudrais vous annoncer une nouvelle. Pour les coiffeuses, qui passent le CAP en un an, ceux qui débutent leur première année du CAP et ceux qui continuent leur deuxième année, j'ai appelé vos maîtres de stage pour vous faire participer à un projet. Bien sûr, chacun des projets dépendra du salon et de sa notoriété. Sachez qu’ils seront tout aussi importants alors pas de comparaison entre vous. Un rapport de stage vous sera demandé sur votre ressentie et ce que vous avez fait durant ce projet. Vous avez un an pour le faire. Ce rapport pourra évoluer tout au long de l'année. Ce n'est pas une note d'examen néanmoins, cela pourra vous servir lorsque vous chercherez un salon pour l'emploi. Nous tenons vraiment à ce que vous trouviez tous un salon après votre diplôme. »
Nous prenons la porte de sortie direction le self. Il est assez sympa à regarder. Des tables blanches et noires sont disposées par-ci par-là. Marc et moi prîmes la suite de la file pour prendre un plateau-repas. On est à table quand le deuxième garçon vint dans notre direction.
« Je peux venir avec vous ? Nous demande-t-il.
Oui, vas-y, lui répond Marc.
Je m'appelle Neji, dit-il en s'asseyant devant nous.
Bonjour, je m'appelle Sakura !
Et moi, c'est Marc !
Vous êtes dans quelle section ?
Heu moi je suis en CAP un an, lui répondis-je.
Moi aussi », continue Marc.
Neji est lui aussi dans notre classe. Il porte des lunettes. Il a les yeux verts comme moi. Tout au long du repas, il a le réflexe de passer la main dans ses cheveux bruns. Il a l'air de bien s'entendre avec Marc. Tous les deux me font rire. Au moins, je ne risque pas de m'ennuyer avec eux. Il nous reste un peu de temps avant le début de nos premiers cours alors on décide de sortir devant l'entrée. Plusieurs filles fument. Neji sort une cigarette. Marc, comme moi ne fumons pas, mais on prend place sur un banc pas loin de Neji. Il a commencé la cigarette à seize ans, malgré cela, il ne fume pas beaucoup. Trois cigarettes dans la journée lui suffisent à part durant les soirées ou ça lui arrive d’en fumer beaucoup plus. Le matin, le midi et le soir.
Je regarde autour de nous et j'aperçois une fille, toute seule, fumer une cigarette. Je me dirige vers elle et lui propose de venir avec nous. Elle s'appelle Rosa. Bien étrange qu'elle ait des cheveux verts mais cela lui va à ravir. Les garçons d'abord surpris de la couleur vert vif de ses cheveux, doivent bien avouer que malgré cela, elle a l'air sympathique. On s'entend tous bien. Rosa a un franc-parler et me trouve très sympa. Je me sens flatté. C’est tous les quatre que l'on se dirige vers notre premier cours. Ils nous demandent de prendre chacun un poste de travail. On doit être une vingtaine dans cette salle. Sur chaque poste sont disposées des têtes à coiffer. Chacun en possède trois.
« Bien chacun a un poste ? commence le premier prof. Je me présente, je suis Mr Terrada. Je serai votre prof principal pour l'année. Je suis également votre prof de coiffure, d'atelier et de technologie.
Bonjour ! fit le second professeur. Je suis Mme Miromo. Je suis votre prof de biologie, de vente et de PSE. Comme vous êtes des personnes en reconversions ayant au préalable passé un diplôme égal ou supérieur au BAC, vous êtes dispensé des matières générales qui sont déjà validés.
Nous serons là tous les deux pour s'occuper de vous. Si vous avez des questions n'hésitez pas, on est là pour cela. Bien que l'on vous ait demandé de vous habiller en tenue noire, pour les journées en clientèle, il est important d'avoir une tenue adaptée tous les jours. Vous êtes dans un métier de mode. Vous coiffez certes, mais la tendance de la coiffure, c'est vous ! La coiffure est votre reflet, ne l'oubliez pas.
Tout d'abord, avant de commencer, nous allons faire le tour du matériel. »
Tiffany, pendant ce temps-là, a le nez dans ses planches. Cette matinée a été pour elle légèrement agaçante. La fille de l'accueil a lancé une rumeur comme quoi Eriol a une petite amie. Disons que la visite d'hier d'Ayumi avait fait boule de neige. Bien qu'elle veuille passer à autre chose, elle doit bien avouer que cela l'agace. Stéphanie vient la chercher pour le deuxième après-midi de casting. Elle a l'air tendue et explique à Tiffany qu'elle a parlé avec Lina et que celle-ci est insupportable. Ce qui fait la fit sourire, car elle pense à Sakura et ce que Lina lui a demandé de faire pour elle. Elles prennent l'ascenseur. Les portes se ferment quand Eriol rentre rapidement à l'intérieur. Il veut sûrement parler à Stéphanie. Mais c'est avec surprise qu'il s'adresse à Tiffany.
« Tiffany, il faut que je te parle.
Vous voulez me parler ?
Cette rumeur…
Vous faite ce que vous voulez, vous ne me devez rien. Ne vous inquiété par pour cela, Mr Hiiragizawa », finit-elle de dire en regardant les numéros descendre.
Qu'elle le vouvoie est une chose mais qu'elle appelle par son nom, comme des étrangers, le blesse énormément. Il a fait une énorme erreur et veux lui en parler. Elle n'a pas l'air de vouloir l'écouter. Elles sont sur le point de partir, mais Eriol demande une minute pour lui parler. Tiffany face à tant de déterminations accepte.
« Je veux que tu saches qu'il n'y a rien entre Ayumi et moi, déclare-t-il. On est amis, c'est tout. Par contre, samedi, on a…
Vous ?
On a couché ensemble. Je voulais passer à autre chose de toute façon, mais ce n'était pas prévu », avoue-t-il horriblement gêné.
Tiffany, surprise, a beaucoup de mal à encaisser la nouvelle. Mais comment réagir face à lui. La seule réaction qu'elle a, est de prendre la direction de la voiture et de partir au casting. Elle veut, pour une fois dans sa vie, ne plus rien entendre. Il se fout carrément d'elle. Il veut la retenir et tente de prendre son poignet, mais elle esquive son geste. Il ne comprend vraiment pas sa réaction. Elle qui n'a pas hésité à sortir avec un autre garçon, voilà maintenant qu'elle se sent mal face à la nouvelle. Il pensait qu'elle aurait balancé ses quatre vérités et que cela aurait mis un terme à leurs relations complexes. Mais là ! Il ne sait plus du tout quoi penser.
Stéphanie observe Tiffany dans la voiture. Celle-ci est totalement absente et s'en inquiète.
« Je suis l'amie d'Eriol, mais cela ne veut pas dire que j’approuve tout ce qu'il fait ou dit, annonce-t-elle.
Il a couché avec Ayumi, déclare Tiff
Couché avec qui ?
La fille de samedi soir avec laquelle il a dansé.
Cela ne ressemble pas du tout à Eriol, fit remarquer Stéphanie.
Peu importe, je veux mettre un maximum de distance avec lui, car là je craque, dit-elle, en pleurant. Je n'en peux plus. J'essaye, mais je n'arrive pas. Après le casting, je passerai la fin de la semaine à ma boutique. Je ne veux plus le voir !
Tiffany, tout serait plus simple si tu lui disais la vérité.
?
Je ne suis pas bête, je vous voie, je te voie et tu lui caches quelque chose. Tu lui en veux et tu as raison, mais tu as aussi ta part de responsabilité. Il croit vraiment que tu as un homme dans ta vie et le fait qu'il te dise cela. Qu’il veut que tu l'apprennes de sa bouche et non de quelqu'un d'autre fait que malgré cela, il a beaucoup de respect pour toi. Tu as mal ? Eriol durant trois mois entiers a eu mal. Je ne sais pas ce qui s’est passé de ton côté, mais nous on l’a ramassé à la petite cuillère et on se souvient au combien il était entiché de toi.
Je…
Ne laisse pas cette chose vous pourrir la vie, car moi ça ne me plaît pas du tout. Vous faite n'importe quoi tous les deux et il faut vous ressaisir. Parle avec lui et met tout à plat. Vous verrez au moment venu ce qu'il faut faire. Il n'est pas parfait mais toi non plus. Pourtant, vous vous accordez tellement bien. »
Tiffany ne put qu’acquiescer de la tête. Elle a été égoïste aussi. Pourtant, elle pensait que porter ce fardeau aurait épargné tout le monde, mais en même temps elle aurait voulu qu'on la console. Elle a tout caché à Eriol pensant qu'il pourrait vivre avec ça, mais cela n'avait fait qu'empirer les choses. Elle avait honte de ce qu'il lui était arrivé et n'imaginait pas lui en parler. Mais allait-elle laisser la situation dégénérée à ce point ? Il faut prendre le risque pour réparer au mieux ce qui avait été cassé. D'abord, elle-même et ensuite lui.
La fin de journée arrive vite pour moi. Je suis épuisé. Je m’affale sur mon lit après avoir pris un comprimé contre le mal de tête. Je me sens vidé. Si tous les jours allaient être comme celui-ci vaut mieux pour moi rédiger très vite mon testament. J’entends quelqu'un taper à la porte. Je maudis déjà la personne de venir me perturber après une journée comme celle-là. Que ne fut pas ma grande joie de trouver Lina devant mon entrée. Elle me veut morte cette fille. Elle rentre sans que je l’aie invitée. Pour ne pas changer de sujet, elle me parle encore de Shaolan et du fait qu'il lui manque énormément et qu'elle ne peut pas avoir de nouvelles de lui. J’ai l'idée de me faire un cappuccino bien corsé pour remplacer ma sieste.
« Aurais-tu son numéro ?
À qui ? demandais-je après une première gorgée et aussi car je ne l’ai pa du tout écouté.
De qui veux-tu que je parle ! De Shao bien sûr !
Pourquoi l'aurais-je ? »
Elle m'explique que j'ai très bien pu demander ces coordonnés à Stéphanie. Je lui rassure que non, je n'ais aucun contact avec lui.
« Naoko va bientôt rentrer. On va aller faire les boutiques.
Bien, amusé vous bien !
Oui, c'est sûr, car tu viens avec nous, m’annonce-t-elle.
Tu plaisantes ! Lina, je ne peux pas te sentir, lui expliquais-je. Oublie-moi une bonne fois pour toute !
On a passé un accord.
Mais quel accord ? Je ne t'ai pas dit oui et si tu veux des réponses, il faut que tu en parles avec lui ! Moi je veux me poser et dormir.
Si tu m'aides, je te rendrai service.
Je ne veux pas, alors lâche moi avec ça ! »
Elle est complètement folle. Cette obsession pour lui devient ridicule. Et moi qui veut dormir un peu, il a fallu qu'elle arrive et avec le cappuccino, je ne suis pas près de m'endormir. Elle continue son monologue comme quoi elle est inquiète de savoir Shaolan partit, car il va rencontrer des filles et qu'il va peut-être avoir une relation sérieuse avec l'une d'entre elles. Je l'espère fortement à l'intérieur de moi comme ça, elle me laissera enfin tranquille.
Tiffany est revenue à l'entreprise. Avec l'absence de Mr Li, Eriol reste plus tard au bureau. Il n’est pas loin de vingt heures quand elle prend la direction de son bureau. Elle toque à la porte de celui-ci. On entend une voix fatiguée.
« Tiffany ! Mais qu'est-ce que tu fais là ? Il est tard, dit-il en regardant sa montre.
Je suis venu te parler.
?
Avant d'aborder le sujet de cet après-midi, je voudrais te dire la vérité.
Écoute, je ne pense pas…
Non, Eriol, il faut que tu saches, le coupe-t-elle. Cela a trop duré pour toi comme pour moi. Si j'ai arrêté tout contact avec toi, ce n'est pas à cause d'un homme, enfin, pas exactement.
Comment ça ?
Ne me juge pas trop vite d'accord. Je me souviens chacun de tes mails et surtout un en particulier. Je pense que tu sais de quel mail je parle. On est allé en boîte de nuit avec Sakura, le soir là. Elle se disputait encore avec son ex. Depuis un moment d’ailleurs… mais j'en avais marre de ne pas pouvoir me confier à ma meilleure amie. Et puis son ex, ne faisait que de la tourner en bourrique et elle ne m'écouter pas alors j'ai commencé à boire beaucoup. Un garçon m'a proposé le verre de trop. Et il… m'a violé. Il n'y a pas de mot pour te dire ce que je ressentais à ce moment-là. »
Eriol tombait des nues. Il ressent toutes sortes d'émotions. De la colère face à cet homme qui a abusé d'elle, de l'inquiétude face à l'épreuve qu'elle a subie, rassurer de savoir qu'elle n'a pas cherché à lui faire volontairement de mal mais surtout de l'incompréhension. Pourquoi elle n'a pas pu lui dire cela avant? Était-il horrible à ce point pour ne pas comprendre la situation. Ils auraient trouvé une solution ensemble.
« Tu as préféré garder cela pour toi, dit-il sur un ton de reproche.
Je me sentais perdu ! Vous êtes tous là à me reprocher de ne rien dire, mais quand on n’a pas été à ma place, je ne vois pas, comment on pourrait me reprocher quoi que ce soit.
Que veux-tu ? Que je te prenne dans mes bras et que je m'excuse en te disant viens, on repart comme avant ? Désolé... je ne peux pas. Tu veux que l'on te plaigne ? Oui, ce qui t'es arrivé est tragique et si je voyais l'homme qui t'a fait ça, je l'enverrai six pieds sous terre, mais je n'oublie pas le peu de confiance que tu m’as accordée à cet instant. Tu as cru que je n'allais pas t'accepter pour ça. Tu m'as pris pour qui Tiffany ? Je pensais que tu me connaissais un minimum, dit-il déçu.
Je n'ai pas pensé à moi à ce moment-là. Je ne voulais pas que cela face du mal à mon entourage.
Tu m'en as fait énormément. Tu as cru qu'il y aurait que toi qui allais en souffrir mais ne pas savoir, c'est encore pire. Que l'on t’ait fait cela me rend malade, mais je ne peux pas te pardonner... en tout cas pas pour l'instant.
Bien, dit-elle en essuyant ses larmes. Alors quoi ! Tu as le droit de coucher avec qui tu veux sans te sentir coupable mais moi, j'ai été violé et je dois demander ton pardon ?
Ce n'est pas ce que j'ai voulu dire, répliqua-t-il vexé.
Mais c'est ce que tu as insinue. J'ai des torts, mais tu en as aussi. Je ne le souhaite à personne ce qui m'est arrivé. Tu ne sais pas ce que c'est, le fait que l’on vole ton corps. De plus, c'était ma première fois. Je ne te demande pas de me plaindre. Je demande juste de m'accepter avec ça, car moi je vis avec cette blessure maintenant.
Tiffany… Si tu savais depuis combien de temps, je t'accepte. Avec tes qualités mais aussi tes défauts. Ça me tue de savoir que j'éprouve beaucoup de sentiment pour toi, mais dis-toi que j'ai fait mon deuil durant trois mois. Te voir débarquer comme ça comme une fleur, je n'ai pas pu le supporter. Samedi soir, j'ai vu la manière dont je me suis conduit. J'ai fait une bêtise et maintenant que tu m’as dit la vérité je voudrais que tout soit clair entre nous.
Comment ça ?
J'ai décidé de tourner la page définitivement. Tu veux bien... que l'on garde une relation d'amitié ? Être amis ? »
Elle pense qu'elle n'aurait pas pu tomber plus bas, mais cette nouvelle a fait l'effet d'une bombe. Alors, il n'y a plus d'espoir. Eriol en a décidé ainsi. Peut-être est le prix à payer face à son silence. Elle s'interdit de penser à comment cela aurait pu être autrement si elle avait tout dit au moment venu. Mais quelque chose en elle disparaît à ce moment-là ; la culpabilité. Elle ne se sent plus coupable de ces événements du moins, elle ne veut plus porter ce poids en elle. Ils sont là face à face. Tiffany, au fond d'elle pensait bien que cela se passerait comme ça, mais que ça lui face aussi mal elle ne l'avait pas imaginé. Que dire ? Que faire ? N'est-ce pas injuste ce qu'il demande là ?
« Il va me falloir du temps avant d'envisager une quelconque amitié entre nous. Je ne te promets rien. Le dernier bus va passer et je ne voudrais pas le rater."
Tu veux que je te ramène ?
Non, merci, ça ira, ne te donne pas cette peine. Passe une bonne soirée Eriol. »
Les lumières de la ville reflètent quelque chose de beau mais à la fois de terrifiant. Tiffany se sent vidée dans ce bus qui va bien trop vite pour elle. En fait, elle n’a pas de contrôle sur ce qui se passe. Pourquoi les gens souffrent-ils autant par amour ? Au final, on est toujours déçu. Elle a ses torts, mais comment aurait-elle pus savoir qu'il aurait fallu se confier à ce moment-là ?
Ve. 12/09
Le reste de la semaine n'a pas changé la météo de nos relations. Tiffany se renferme de plus en plus dans ses créations. Cependant, on veille bien à communiquer ensemble. On a décidé, ensemble, que les choses importantes qui nous pèsent, il fallait en parler. Néanmoins, je ne l'avais jamais vu aussi mal, elle a du mal à sourire et cela a le don de m'attrister. Même dans ses périodes les plus difficiles ce n'est pas ça. Lundi, c’est l'anniversaire de Tiff, il faut que je trouve une idée de cadeau. Mais ça, ce n’est rien comparer à Lina. Elle me tape de plus en plus sur le système avec son Shao qui va bientôt rentrer. Si bien que je la vois tous les jours et je n'en peux plus. Elle me renvoie à chaque occasion mon célibat au visage. Ce n'est plus possible. Il faut que j'en dise deux mots à son prince. D'ailleurs, il rentre aujourd'hui de son voyage d'affaires. Je pense que le week-end se passera tranquillement, mais si je la voie encore m'en parler, je l'envoie valser.
On est vendredi, c'est la fin des cours et il pleut. Une journée, encore plus triste. Marc et moi, nous sommes assis dans le fond du bus à écouter toutes sortes de musiques. J'ai trouvé en Marc un second frère, mais à la différence du premier, c'est plutôt moi qui fait la grande. Enfin, du mieux que je peux, car on a à peu près le même âge. Je lui ais raconté l'histoire de Lina. Il ne pense pas qu'un tel comportement soit possible.
La semaine de cours a été enrichissante. J'ai enfin trouvé ce que je voulais faire de ma vie. Les cours sont passionnants. Le fait de rencontrer de bonnes personnes est la cerise sur le gâteau. On se décide à aller chercher Likaru et ensuite je vais leur faire visiter le magasin de Tiffany. Celle-ci est restée toute la semaine dans sa boutique, car elle ne se voit pas pour l'instant retourner à l'entreprise. Likaru est dans une école pas loin de la nôtre. Il y a deux arrêts de bus avant le sien. Marc lui téléphone pour lui annoncer que nous n’allons pas tarder à arriver. Cette lueur et ce sourire qu'il aborde à chaque fois que l'on parle d'elle, me fait penser qu'aimer en vaut la peine. Si ça rend vraiment heureux. Ils sont trop mignons ensemble.
Appel de Tiffany:
o Oui, allo !
o Saki ! Tu vas bien ?
o Oui, et toi ? On arrive bientôt.
o Oui, d'accord. Stéphanie a passé la journée dans le magasin avec moi et on se disait que cela serait sympa de manger en ville avec tout le monde.
o C'est une bonne idée. Mais tu entends qui par tout le monde ?
o Heu et ben toi, Marc, Likaru, moi, Stéphanie, Yohan qui va venir nous rejoindre tout à l'heure. Elle a aussi invité Teijo et Naoko.
o … Naoko… Qui dit elle, dit forcément la majesté ?
o Il y a des chances, dit-elle en soupirant.
o Tiff je peux supporter beaucoup de choses, mais là je vais être au bout de ma vie.
o Elle se tiendra, je pense…
o Likaru est rentrée dans le bus, on se voit dans dix minutes.
o Bisous ma saki !
Eh oui, moi qui pensais passer une soirée tranquille, c'est raté avec l'autre. Marc rigole à gorge déployée. Il a très bien compris de qui je parle et vu l'expression du visage que je dois avoir, il y a de quoi rire. Je compte sur Likaru pour qu'il cesse de me taquiner avec ça. Je m'entends bien avec Likaru aussi. On parle de tout et de rien quand on arrive à l'arrêt de bus menant à la ville. Il y a beaucoup de monde en sortant. Les personnes profitent du vendredi soir pour libérer le stress de la semaine. Nous sommes en route vers le magasin de Tiffany. Moi et Marc, avons prévu de prendre un parapluie, du coup tous les deux se trouve sous un parapluie et moi j'ais le mien. J'ais eu aussi la bonne idée d'acheter un nouveau manteau. Je suis assez bien protégé.
La dernière fois, que je suis venu à la boutique, c'était pour la séance photo. Je n'ais même pas vu le résultat. Cinq minutes après, nous apercevons la boutique de Tiff. Likaru fut la première surprise en me regardant. Marc reste scotché sur la vitrine. Moi, je ne sais plus où me mettre.
« Mais c'est toi ! s'exclame Likaru en pointant du doigt la grande affiche tout en me regardant.
Tu fais dans le mannequinat ? me demande Marc.
Oui, c'est moi et non je ne fais pas dans le mannequinat. J'ai juste voulu rendre service à Tiff.
Tu es magnifique dessus, lance Likaru.
Merci, c'est gentil, mais ça me gêne… on peut rentrer ? »
De l'extérieur, on me voit bien mais de l'intérieur… disons qu'il y a des tableaux de moi avec d'anciennes créations. On se dirige vers les canapés où sont installées les filles. Tiffany sort le thé, pensant qu'avec la pluie nous avons besoin de nous réchauffer. On attend Teijo et Naoko qui ne dois plus tarder. Likaru accompagné de Marc visite le magasin, elle semble émerveillée devant tant de tenue différente. La porte s'ouvre sur Yohan. Il a toujours le sourire même en tant de pluie. Il salue tout le monde et finit par sa petite amie. Il y a un joli tableau sous nos yeux. Nous sommes tous assis sur les canapés en train de regarder malheureusement pour moi une petite vidéo sur les essayages. Bien sûr, le modèle, c’est moi, je me sens vraiment gênée. La porte s'ouvre à nouveau sur Teijo, Naoko et… non elle aussi est de la partie. Il faut que j'achète une corde un de ces jours. Elle a le sourire éclatant, tenu un peu trop soigné à mon goût. Je sens mal cette soirée.
« Ils ne vont pas tarder à arriver, annonce Teijo en regardant son portable.
C'est dingue, même après un long voyage, il demande à sortir le soir même, ajoute Stéphanie.
Heu de qui vous parler ? leur demandais-je.
Eh bien, commence Teijo, on a demandé à Eriol et à Shaolan de venir avec nous. Il y a une troisième personne avec eux aussi. Elle s'appelle Ayumi. »
Mes yeux se dirigent directement sur Tiffany. Elle me rassure de son regard. Je n’ai pas à m'inquiéter, elle veut montrer à Eriol qu'elle est forte. Cependant, elle se lève et me demande de la suivre dans l'arrière-boutique. Les autres restent à discuter sans se poser de questions. Je ferme la porte derrière moi et je vois Tiffany taper du poing.
« Il vient ! Et avec elle ! s'exclame Tiff en ouvrant le mini frigo. En plus, il sait très bien que je suis présente, car c'est à ma boutique que l'on se rejoint tous.
Tu es au-dessus de tout cela Tiff.
Tu as raison ! dit-elle en prenant une bouteille d’eau. Je n'ai pas besoin de lui, de son amitié, de sa pitié, continue-t-elle en buvant au goulot. Il veut jouer à ça ? On va jouer. Oh ma pauvre Saki, toi aussi ça ne va pas être ta soirée.
Tu parles de la majesté, je n'en peux plus d'elle. Mais je pense que comme mister Li est là, je vais avoir la paix.
La vie est moche parfois. Mais je te préviens Saki, je ne me laisserai plus avoir, dit-elle après avoir bu une seconde gorgée. Je ne serais pas ami avec lui, hors de question que je lui fasse ce plaisir. D'une, je vais être tellement distante qu'il va finir par se demander si j'existe toujours. Ensuite, je vais le vouvoyer pour bien l'énerver. Il va connaître une tout autre Tiffany. Et cette Ayumi ! qu'elle ne vienne même pas dans mes pattes. Ils ont couché ensemble, parfait et bien qu'ils restent ensemble !
Cette soirée va être mouvementée.
On a prévu d'aller au bowling après le restaurant. Il se pourrait que la boule dévie légèrement de la trajectoire si tu voies ce que je veux dire. Ah ! au fait, tu ne peux pas aller au restaurant habillé comme ça.
Ah bon ? répondis-je en regardant ma tenue de cours.
Ma chérie, il y a Mister qui est là ce soir. Il revient du voyage et je pense qu'il veut voir une belle jeune femme ce soir.
Tiff tu recommences ! »
On se met à rire toutes les deux. Là je vois ma Tiffany plus déterminante que jamais. J'aimerais en dire autant pour moi qui est déjà blasé rien que de penser au comportement de Lina. Tiff prend le temps de choisir une tenue pour moi. Je me change devant elle. J'ai un tee short corail moulant avec un décolleté, une jupe volante à fleur accompagnée d'une ceinture qui marque ma taille. Un collant noir et des bottes gris foncé. J’enfile un gilet de la même couleur que mes bottes. . Avec la pluie, les petites chaussures ne le feront pas. On sort de la réserve. Je réalise un rapide chignon avec mes cheveux légèrement bouclés. On se décide à rejoindre les autres. Stéphanie me fait la remarque que je suis bien habillé ce qui n'échappe pas à Lina.
Dix minutes après, les trois derniers arrivent. Je m'attarde un peu plus malgré moi sur Mr Li. Je dois bien avouer qu'il est vraiment beau. Lina remet, selon elle, le plus discrètement possible du rouge à lèvres. Ils nous saluent tous les trois. Seulement, quand ce fut à mon tour, Mr li passe devant moi et prends son temps avant de se lancer. Il me met d'autant plus mal à l'aise, mais je ne lui fis pas remarquer mon émotion. Comme j'en ai marre d'attendre, je prends la direction de la sortie sans le saluer. Il n'a qu'à être plus rapide. Si cela lui coûte tant que ça de me dire bonjour, il n'a juste qu'a m'ignorer et puis voilà. Je pense que mon geste a surpris tout le monde sauf Teijo qui je pense me comprends. Lina est complètement furax après moi que j'ai osé envoyer balader son Shaolan. Mais je n'y peux rien s'il ne peut pas me sentir.
Nous sommes tous sortis du magasin en portant un parapluie pour nous protéger. Tiffany ferme la boutique et ensemble nous nous dirigeons vers un restaurant. Stéphanie a tiqué en voyant Ayumi accompagné Eriol, mais le fait de voir Tiff réagir ainsi la rassure. Du côté d’Eriol, je pense qu'il se pose des questions sur l'attitude de cette dernière qui ne le calcule pas du tout.
Pas mal de restaurants sont ouverts. Tiffany nous indique la direction à prendre. On est toute les deux sous le même parapluie. Marc et Likaru ont le leur, Eriol et Ayumi, Stéphanie et Yohan, Naoko et Teijo, Lina toute seule malheureusement pour elle qui aurait pensé partager son parapluie avec Mister Li et d'ailleurs celui-ci était tout seul aussi. Son regard se pose sur moi et je tourne vite la tête pour éviter qu'il s'aperçoive que je le fixe, mais trop tard il aborde déjà un mini sourire. Sur le chemin, il raconte sa semaine de voyage. Ce qu'il a pu visiter du pays aussi accompagné de sa sœur et de ses activités. Lina n'en perd pas une miette et se rapproche discrètement de ce dernier pour en savoir plus. Moi, je profite de ce moment pour parler avec Tiff, Likaru et Marc.
Arrivé au restaurant, on a la chance d'avoir des places pour douze personnes. Le souci, c'est que les gens se sont placés par couples donc ça donne cela. Sur une table ronde, tu as d'abord Mister Li, Teijo, Naoko, Lina, Marc, Likaru, Tiffany, Moi, Yohan, Stéphanie, Ayumi, Eriol pour en revenir à Mister Li. Oui, j’aurais pus commencer par quelqu'un d'autre enfin tout ça pour vous dire qu'il se tient en face de moi. Lina a sûrement voulu être à côté de lui. Le serveur arrive pour passer commande. Il y a beaucoup de bonnes choses à manger. Nous commandons tous quand j’entends mon portable sonner. Je m'excuse auprès d'eux et prends la direction de la sortie. C'est mon frère qui demande des nouvelles. Comme je lui dit que l'on mange au restaurant, il prend l'initiative de me rappeler demain.
Le repas se passe bien. Disons que l’on rigole bien avec Tiffany. Chacun a pris un verre ou deux d'alcool. Marc et Yohan nous font rire avec leurs blagues, ce qui détend tout le monde. Le rire de Shaolan est agréable à entendre. Pourquoi son rire et son sourire se détachent des autres, je ne sais pas. Enfin, quelle importance. Nous prenons tous un dessert. Je prends une crêpe au beurre et Tiffany une coupe de glace. Comme souvent on fait moitié-moitié pour avoir à la fois du chaud et du froid. Likaru nous posent des questions sur les cours. Je lui réponds sur le sujet.
« Tu faisais quoi avant ? me demande Shaolan calmement.
Je… j'étais dans la vente de matériaux de construction. J'ai passé un diplôme supérieur de commerce, répondis-je surprise qu'il m'adresse directement la parole.
Oui, enfin ce n'est pas extraordinaire, balance Lina.
Ce n'est pas mal, je trouve, me défend Likaru, c'est un moyen de gagner sa vie. Nombreux emplois sont présents dans le commerce.
Je suis d'accord, ajoute Shaolan tout en me regardant de ses yeux profonds. »
J'ais des papillons dans le ventre. Ce genre d'émotions qui justifie un état d'esprit qui est très proche de l'attirance. Son regard chocolat glacé me fait un instant oublié que Likaru me pose une autre question. Tiffany me marche légèrement sur le pied pour que mon absence de réaction ne se fasse pas trop remarquer.
" Oui, j'ai trouvé le goût pour la coiffure depuis pas mal d'année, mais n'oser m’y aventurer.
Cela a été la même chose pour moi, continue Marc.
Le froid de la glace ne réussit pas à me refroidir. Je ne sais pas trop ce qui m'arrive, mais j'ais peur de connaître la réponse. Nous décidons de payer la note puis de nous diriger vers le bowling d'à côté. La pluie n'a pas cessé, mais malgré ça, je trouve qu'elle prend bien sa place. Lina vient à ma rencontre. Je sens déjà l’ennuie venir.
« Tu es assez maligne comme fille. Le snober puis il vint directement à toi.
Écoute Lina, ça n'a rien à voir avec cela !
Si tout est à voir avec cela ! Je pensais que tu allais m'aider !
Je ne t'ai jamais dit ça Lina.
Maintenant que tu as parlais à mon Shaolan, tu vas me le prendre !
Tu n'y es pas du tout. Je ne veux pas sortir avec lui. Tu devrais changer ta façon de faire, car tu vois bien qu'il t'évite.
Et pour que tu le monopolises ? Non, merci !
Ce n'est pas comme si je pouvais le comprendre.
Tu sais quoi Sakura, pour te montrer la distance que tu as par rapport à moi c'est que moi j'ai couché avec lui.
Lina, tu n’as aucun soucie à te faire, je ne le connais pas et arrête de me parler de lui. »
Les autres sont rentrés dans le bowling depuis longtemps, mais je décide de rester un peu toute seule sous mon parapluie. Lina les rejoint. Je pense que cette histoire va me rendre folle. Le fait que Lina m'en parle sans arrêt doit être la cause de ce que j'ai ressenti plus tôt. J'entends son prénom tellement souvent que le fait qu'il me parle m'a fait tout bizarre. Il faut que cette histoire cesse vite.
« Toi aussi tu joues au bowling ?
… Je me retourne pour voir la personne qui me parle et je découvre Neji. Negi ! Qu'est-ce que tu fais là ? lui demandais-je avec un grand sourire.
On a eu l'idée avec mon pote de se dégourdir l'esprit. Je te présente Simon. Simon, je te présente Sakura.
Bonjour Simon !
Voici la fameuse Sakura », dit-il en souriant.
Simon travaille dans la vente. Du même âge que le nôtre, il a commencé à travailler, il y a de cela trois ans. Un blond aux yeux verts avec une tête de plus que moi se trouvait là en face de moi. On rentre en même temps. Marc reconnut aussitôt Neji et vint à sa rencontre. Tout le monde fit connaissance avec les nouveaux arrivants.
« Bien ! déclare Tiffany, nous allons faire des équipes. On est maintenant quatorze ce qui fait que l'on peut opposer les filles et les garçons, qu'en pensait vous ?
Oui, c'est une bonne idée, répond la bande sauf une.
Oh ! j'aurais voulu me mettre avec Shao, s'exclame Lina.
Enfin, c'est mieux comme ça, fit remarquer ce dernier qui lui aussi a hésité à venir en sachant à coup sûr qu'elle serait de la partie.
Que les meilleurs gagnent ! », dit Tiff haut et fort.
Le bowling et moi ce n'est pas le mariage, mais ce n'est pas le divorce non plus. Alors c'est plutôt un jeu de hasard. Les garçons mènent bien le jeu. Cependant, heureusement que l'on a Tiffany et Likaru dans notre équipe, car elles font presque souvent des strikes. Naoko, Stéphanie Ayumi et moi nous nous débrouillons comme nous pouvons. Lina ne fait aucun effort, ce qui n’arrange rien du tout. Je viens vers elle pour lui dire que si elle veut impressionner Mister Li, il va falloir en faire plus. Ce qui change la donne. Elle pète le feu, ce qui fait rire l'équipe des filles qui voit bien la raison. En tout cas, grâce à ça, on rattrape vite les garçons. J’ai eu l'idée après lancé la boule, de commander des boissons. Je vois Ayumi me rejoindre après avoir passé commande.
« Tu es l'amie de Tiffany ?
Sa meilleure amie pour ainsi dire.
Je suis désolé pour ce qui s'est passé.
Et qu'est-ce qui s'est passé ?
Elle a dû t'en parler, mais il y a une chose qui doit être claire, c'était une erreur de notre part, on a énormément bu ce soir-là et… j'aime quelqu'un d'autre et lui aussi d'ailleurs. Bien qu'Eriol, je le considère comme un ami, je trouve qu'il agit comme un imbécile. Enfin, c'est souvent le genre de comportement des garçons quand ils ont peur qu'une chose leur échappe.
Oui sûrement, tu devrais le dire à Tiffany. Même si elle aussi passe à autre chose ça lui feras du bien de savoir ça.
Et toi avec qui tu es dans la bande de garçons ?
Avec personne. Moi, j'ai rencontré par le passé un spécimen rare, le plus imbécile que je connaisse, finis-je de dire en souriant.
Heu, dis-moi et ce Simon, il a l'air de te regarder assez souvent.
Il a l'air sympa, mais ça ne le fera pas avec moi. J'ai une manie de gâcher mes relations. Je dois être maudite.
Alors, on est deux, dit-elle en rigolant. Attends, je vais t'aider à porter les boissons. »
La fin de partie est terminée. Les garçons ont gagné. Après avoir récupéré nos affaires de cours laissé à la boutique de Tiffany chacun dit au revoir à l'autre. Mister Li se dirige et se poste devant moi. Difficile de le regarder dans les yeux mais il faut que je dise le fond de ma pensé.
« Vous n'êtes pas obligé de me dire au revoir, lui lançais-je. Aucun bonjour, alors ne vous donnais pas la peine de faire la suite. Sinon, dites-vous que c'est juste de la politesse.
Moi qui pensais qu'après la boîte de nuit, ça serait mieux, dit-il en passant sa main dans ses cheveux en bataille.
On n’achète pas les gens avec un cocktail ! pas après votre comportement.
Tu me dis ces choses-là comme s’il y avait eu quelque chose de sérieux entre nous.
C’est juste que j'en ai plus que marre d'entendre parler de vous.
Voyer vous ça ! c'est bien une première, souligne-t-il avec un sourire au coin.
On n’est pas toutes comme cela à vous courir après !
Pourtant, je peux avoir qui je veux.
Ah oui ? Et bien vous me faite de la peine. »
Li est désagréablement surpris de ce que je viens de lui dire. Je pense qu'il n'a jamais entendu ça. Malheureusement pour lui je n'en reste pas là.
« Je vous demande pardon !
Les médias vous montrent comme un Dom juan… mais moi tout ce que je constate, c'est que vous vous faite courtiser par ses filles. Rien que d'entendre Lina me parler de vous tout au long de la semaine m'a donné des migraines. Soyez honnête avec elle. Dites-lui ce que vous pensez. Vous gérez très mal vos relations. Lina est ce qu'elle est. Insupportable, égoïste, narcissique mais elle a un bon fond au final. Mais vous ne respectez pas ses sentiments. Si bien qu'elle fait n'importe quoi.
Si c'est une technique de drague, vous pouvez la remballer. Écouter, je ne vous apprécie pas, si je vous ai parlé ce soir à table c'est uniquement par politesse. Ensuite ce qui se passe entre Lina et moi ne vous regarde pas.
Parce que, vous croyait, que ça m'enchante, je ne veux qu'une seule chose c’est qu'elle me foute la paix avec vous. Que vous soyez Mr Li, d'accord intimide, mais ce n'est pas lui que j'ai en face de moi, c'est le gars pour qui Lina a des sentiments.
Au risque de me répéter, cela ne vous regarde pas. De plus, avant je pouvais supportez votre présence, mais je vois qu'en plus de faire souffrir les gens vous prenez un malin plaisir à rabaisser votre entourage. Lina est ce qu'elle ait, mais vous vous être horrible. C'est quoi votre problème ? Jalouse de la fortune des autres. Il y a que ça qui vous attire ? Le Mr Li vous a snobé alors cela vous rend malade !
Vous vous trompez ! Ça aurait été une autre personne, j'aurai dit la même chose.
Vous êtes désespéré et cherché un moyen de vous rapprocher de moi. On vous a blessé dans votre passé ? Vous voulez ce que vous ne pouvez pas avoir. Vous n'avez pas réussi au Japon alors vous tentez la Chine. Vous n’êtes qu'une profiteuse. Tout ce qui vous arrive, vous ne devez en vouloir qu'à vous ! »
La claque partie. Ce fut assez fort pour que tout le reste de la bande entende. Ils nous regardent tous surpris. Tiffany se précipite vers moi et prends une de mes mains dans la sienne. Eriol lui se dirige vers Li et fronce des sourcils en me regardant. Je ne comprends pas pourquoi il me parle comme ça. Blessé ? Non, le mot est faible, je suis brisée. Je n'ai pas une grande confiance en moi mais que l'on me définisse comme ça, je ne pense pas avoir mérité cela. Je ne peux retenir mes larmes. Je suis sonné. Li est surpris de mon geste et me regarde à son tour les sourcils froncés. Il doit être en colère, mais ses mots m'ont fait atrocement mal. "Tout ce qui vous arrive vous ne devez en vouloir qu'à vous-même" ne cessait de résonner dans ma tête.
" Je suis venue étudier en Chine, car j'aime ce pays. Tiffany a bien voulu m'accompagner. D’ailleurs, tu l'as très mal jugé Eriol, tu crois qu'être violé, c'est la même chose qu'une erreur d'une nuit. Et tu te dis l'aimer ? Tu lui mens en lui disant que ça n'aurait rien changé, car même en sachant cela, tu ne veux pas d'elle. Tu ne la mérite pas ! J'ai conseillé plusieurs fois à Lina de vous parler Li, mais elle ne m'écoute pas. Vous êtes qui pour me tenir des propos aussi abjects ? Vous ne savez rien de moi et je ne suis pas comme ça. Il m'est arrivé des épreuves douloureuses comme tout le monde et que je n'ai pas envie de revivre. Que vous dites que tout ce qui m'arrive, je ne le dois qu'à moi-même me mets hors de moi et je vous hais pour ça. Et encore une fois vous me faite de la peine. Vous blessez les gens volontairement. Vous ne pensez qu'à votre image. Si c'est ça être fortuné, je préfère cent fois être pauvre à en mourir et être piétiné dans la boue. Je comprendrais, Teijo, si tu ne veux plus que je vienne à la boutique. En ce qui me concerne Li et Eriol je ne veux plus vous voir ! "
Je resserre la main de Tiff et tente de lui donner un sourire pour la rassurer. Li me regarde une dernière fois, mais je ne prends pas la peine de savoir ce qu'il va faire que je prends mes affaires et part avec Tiffany. Marc et Likaru nous accompagnent jusqu'au bus. Personne n'ose dire un mot. Je pense que j'ais bien gâché la soirée.
Lina est ravie de son côté. C'est mieux que ce qu'elle espérait. Elle n'a pas du tout aimé l'attention qu'il a accordée à Sakura durant le repas. Tout le long, il a tendu une oreille attentive à tout ce qu'elle disait. Elle sait bien que Shaolan déteste les gens qui parle sur les autres. Bien qu'il ait été clair avec elle, elle ne peut pas laisser le champ libre. Maintenant, qu’elle est rayée de la course, celle-ci va, progressivement, se rapprocher de lui. Teijo ramène Naoko et Lina en voiture. Il compte revenir voir ses deux potes à l'appartement.
« J'entendais vaguement ce qu'il disait à Sakura, mais il est allé fort comme même. Elle voulait juste arranger les choses, annonce Naoko.
Tu parles ! c'était une occasion de plus de se rapprocher de lui.
Sakura n'est pas comme ça, souligne Teigo. Ça fait plusieurs fois qu’il se comporte comme un imbécile avec elle. Il ne supporte pas que l'on ose s'opposer à lui, surtout si c'est en dehors de sa famille et de ses amis. Li dès qu'il s'agit d'une fille peut se comporter comme un idiot. Apparemment c'est aussi le cas d'Eriol. Un viol ce n'est pas rien comme même.
Petite chose ! s'exclame Lina. En tout cas tout ce qu'elle voulait c'était de se faire beaucoup d'argent sur eux. Voilà pourquoi elles sont venues ici et que Sakura a choisi la mère d'Eriol comme maître de stage. C'est pour mieux se rapprocher du nid.
Qu'est-ce que tu peux débiter comme bêtise, fit remarquer Teigo. Tiffany est aussi riche que toi je te signale. Sakura m'a dit, qu'avant l'entretien, elle n'était pas au courant du lien de parenté de son maître de stage et d'Eriol. De plus c'est la mère de Tiffany, Sonomie Daïdoji qui a fait appel à elle.
C'est la fille de Sonomie Daïdoji ? Je n'ai même pas fait le rapprochement.
Je ne l'ai su que cette semaine. Cela explique pourquoi Mme Li a tenu à engager Tiffany même si elle a fait ses preuves.
Oui, voilà pourquoi je te dis qu'elle est aussi riche que toi. »
Sonomie est une personne très connue dans le monde des affaires. Elle avait plusieurs fois travaillé pour Mme Li. Elle tient sa propre entreprise au Japon et vient chaque année au dîner événementiel. Cette rentrée, elle n'a pas pu venir, car elle était en plein voyage d'affaires et ne put déplacer ses dates. Lina hallucine. Heureusement pour elle que Tiffany ne soit pas sur Shaolan, mais sur Eriol. Il lui restait une sacrée chance.
Li lance ses dossiers sur le canapé. La semaine aux États-Unis a été fatigante, mais en plus de cette soirée avec la claque. Li avait reçu sa première claque et il s'en souviendra, mais il ne va pas rester là s'en rien faire. Parole d'un Li. On ne se laisse pas marcher sur les pieds et cette Kinomoto devra faire des excuses. Pour qui elle se prenait ? Se mêler de ce qui ne la regarde pas. Il va mettre ses affaires de sport et se dirige dans une salle. Il en a besoin pour se calmer. Heureusement pour elle qui ne frappe pas les filles, car elle aurait certainement atterri à l'hôpital rien que pour ça. Li a eu des cours d'arts martiaux dès son plus jeune âge. Eriol est là aussi pour se changer les idées.
« Un combat contre moi ça te dit ? annonce Shaolan à Eriol.
Toi aussi tu as besoin ?
Ma première claque, ce n’est pas rien.
Mme Li ?
Non, j'ai toujours été droit. À part les cours de combat, où c'est normal de prendre des coups, disons que mêmes mes sœurs n'osent pas m'en foutre une.
Qu'est-ce que tu lui as dit ?
Si tu veux bien, je préfère, que tu me poses des questions sur la semaine que j'ai passée. Et toi ! Un viol ! c'est une blague ?
Elle m'a avoué qu'elle avait été violée.
Eh quoi, ça ne t'a rien fait ?
Tu me prends pour qui ! se vexa Eriol
Depuis tout à l'heure, tu retiens tes coups alors dis-moi, pourquoi tu te bats comme un mouton ?
Je suis perdu, disons que j'ai couché avec une fille samedi dernier.
Ayumi
Comment tu sais ? lui demanda Eriol.
Je ne l'ai jamais vu auparavant, répondit celui-ci. J'en ai déduit cela. Tu n'as pas l'air attiré par elle sinon tu m'en aurais parlé au téléphone à la place de Tiffany. Et tu l’as invité ce soir, alors qu'il y avait Tiffany. En fait, tu es un abruti ! avoua-t-il.
… Je ne suis pas le seul, fit-il remarquer à son tour.
Tu parles de moi ? se demande-t-il surpris. Moi c'est à l'opposé. Elle est grave cette fille !
Si tu le dis… alors ton voyage ?
J'ai réussi à avoir toutes les signatures. Tout sera bon pour le lancement.
Qu'est-ce que tu as fait avec ta sœur ?
C'était tranquille, j'ai passé du temps avec mon filleul. Déjà trois ans, il grandit trop vite. Il est à l'école cette année. J'ai quand même pris une journée pour l'emmener dans le parc d'attractions. Tu l'aurais vu j'avais trop le sourire de le voir dans les manèges. Et puis attend, en plus, elle en attend un autre ! », finit-il de raconter en souriant.
Le fait de parler de son filleul apaise Shaolan. Le petit Nilan a dû rester avec son père quand sa mère est venue en Chine. Le fait de le voir très peu de fois dans l'année n'est pas assez pour Shaolan. Enfin, sa sœur a voulu travailler aux États-Unis alors il respecte son choix. Il les verra pour Noël dans le domaine des Li. Eriol pense bien que la grande sœur de Shaolan lui a passé un cours de comment avoir une longue relation sérieuse avec une fille. Il n'en a pas l'air, mais Shaolan respecte les sentiments de chacun sauf là, il y a quelque chose qu'il n'a pas supporté. Teijo vint les rejoindre peu de temps après. Ils se défoulent tous les trois. Ils sont allongés au sol quand Shaolan annonce une nouvelle à Teijo.
« Avec Eriol, on a pris la décision de déménager. On a décidé cela avant mon départ.
Ah bon, mais pour aller où ? demande celui-ci.
On ne bouge pas de quartier, mais on va prendre plus grand, explique Eriol.
Heu, mais pour quoi faire ? dit-il tout en essayant de comprendre.
Pour que tu emménages avec nous. J'ai entendu par Ume que tu cherchais en ce moment à prendre un appartement.
Oui, mais…
Pas de mais, le coupe Shaolan. On visite les appartements demain matin et on en signe un. Ume est au courant et sera à la boutique.
Hey mais je n'ai pas le même salaire que le vôtre !
On a prévu pour cela, pas de soucis, répondit Eriol. On achète l’appartement. On ne veut pas que ça soit une gêne pour toi.
C'est-à-dire ?
C'est-à-dire que tu n'as pas le choix que d'accepter Teijo d'amour… J'ai vu Naoko et toi c'est super, annonce Shaolan.
Merci, mais évite à l'avenir de m'appeler comme ça, Shao d'amour, car tu vas voir où que ton visage d'ange va atterrir. »
Shaolan rigole face à sa réplique et prend directement la direction de la salle de bains. Il pose son portable sur une pile de serviettes. Il n’est pas loin d'une heure du matin et il a encore besoin de se changer les idées. Il demande aux gars s’il veulent passer le reste de la soirée en boîte de nuit. C'est une heure après qu’ils furent prêts à partir. Même si le lendemain, ils devront signer des papiers, ils décidèrent de ne pas rester trop longtemps.
Sa. 13/09
Je hais la sonnerie de mes réveils ! Enfin ? Je hais tous les réveils ! Je ne sais pas si c'est une bonne idée d'aller travailler à la boutique aujourd'hui ? De toute façon autant y aller et ils décideront s’ils me gardent ou pas. J'ai pleuré toute la nuit. J'ai gâché la soirée de tout le monde. Même si Tiff me dit que non, que j'ais bien fait de répondre, je me sens honteuse de mon comportement. Je l'ai quand même claqué. C'est avec un rythme d'escargot que je me rends vers la salle de bains. Il ne faut pas que j'oublie d'appeler Toya. Tiffany est dans le salon. Elle a l'air plus en forme que moi. J'ai cru que j'allais m'endormir dans la douche. Je prends un slim, un tee short et un gilet.
« Hey Saki ! Ça va ?
Oui, répondis-je en baillant. Je n'ai pas beaucoup dormi, mais avec trois cafés, je pense que ça va passer.
Tu peux appeler pour ne pas y aller si tu ne le sens pas.
Tu plaisantes ! m’exclamais-je. Avec la soirée que j’ai gâchée.
Je te dis que tu y aies pour rien. C'est Li qui c'est mal conduit. Dommage pour lui, il aura perdu l'occasion de te connaître.
Oui, si tu le dis.
Oh ! Et merci d'avoir dit ce que je pensais tout bas à Eriol.
Si je peux rendre service. Il se trouve qu'en ce moment je ne pense qu'à ma petite personne, lançais-je sur un ton d’ironie.
Saki, tu n'es pas comme ça, ne l'écoutes pas. En plus, il ne te connaît pas alors ne te prend pas la tête. »
Une fois rendu dans la cuisine, je remplis la bouilloire d'eau et la met à chauffer. J'en profite pour nouer mes cheveux mouillés en un chignon. Il pleut encore. Je prends trois tasses et les remplis de poudre de cappuccino.
« Quand tu me disais trois tasses, je pensais que tu blaguais, me fait remarquer Tiff.
Je crois que je vais en avoir besoin toute la journée.
Oui, mais là tu vas être à fleur de peau.
Non, ça va aller. Je dirais à Teijo qu'il faut me laisser travailler dans la réserve. Tu vas à ta boutique aujourd'hui ?
J'y vais cet après-midi. J'ai rendez-vous avec Stéphanie et Nigel. C'est au sujet du lancement. Maintenant que l'on a donné les noms des quatre participants, on doit se mettre au travail. Ensuite, Li va venir avec Eriol et le personnel pour voir les démarches.
Heu mais ils viennent tous dans ta boutique ?
Oui, il pense que c'est un bon moyen de montrer ce que je vaux et que le nom de ma mère n'est pas juste une carte d'identité.
Tu aurais dû me le dire avant que je lui donne une claque.
Il vient de me dire cela ce matin. Il s'est levé très tôt.
Enfin, je suis contente que ça, n'ait pas perturbée ta vie professionnelle. »
Je bois la deuxième tasse plus rapidement que la première et mets le contenu de la troisième dans un mug à emporter. Je vais être en retard si je ne pars pas maintenant. Je prends mon sac, un parapluie et fais un gros bisou à Tiff. Je me regarde vite fais dans la glace. Je remets rapidement du noir sur les contours de mes yeux et sors de l'appartement. Naoko sort en même temps que moi. Elle est aussi pressée que moi.
« Tu vas à la boutique? me demande-t-elle.
Oui, d'ailleurs si je ne me dépêche pas, je vais rater mon bus
Je t'emmène en voiture si tu veux. Au final, on est dans la même zone. Tu auras juste à marcher après.
Oh ! Tu me sauves Naoko !
De rien, ça me fait plaisir. Allez ! On y va, car moi aussi je vais finir par être en retard. »
Heureusement que je n'ai pas lissé mes cheveux, car malgré le parapluie, l'humidité aurait tout enlevé. Je rentre dans la voiture de Naoko et nous voilà en direction de la ville.
« Tu as le permis ?
Oui, mais j'attends de travailler avant d'acheter une voiture
Tu as raison. Au fait, je voulais te dire pour hier soir que tu n'as pas à te sentir gênés. C'est assez compliqué le monde dans lequel on vit, mais ce sont des personnes attachantes. Cependant, tu as bien fait de dire ce que tu pense.
Merci. Et je suis contente de te voir avec Teijo.
C'est gentil. Je suis vraiment bien avec lui et j'espère une chose, c'est que cela dure. »
Il y a beaucoup de monde sur la route. On arrive au niveau d'un bouchon. Naoko met la radio information au cas où qu'ils aient prévu des perturbations. La pluie est bien présente et il y a un accrochage entre deux voitures. Naoko appelle le magasin pour prévenir qu'elle sera en retard le temps que le service des urgences arrive. Je fais de même de mon côté en appelant Teijo. Il m’a dit qu'il va prévenir Ume, car il va visiter des appartements. Au moins, il n'a pas l'air de m'en vouloir.
« C'est vrai qu'ils parlaient aux informations qu'il y aurait davantage de pluie aujourd'hui.
J'espère que l'accident n'est pas trop grave. Au fait, Teijo visite des appartements ce matin.
Ah, je ne savais pas, c'est vrai qu'il m'a parlé que vous recherchiez, une personne mais je trouve que nous deux, ça fait un peu tôt pour être voisin. Je serai sûrement mal à l'aise.
Oui, je te comprends.
Au fait, je te sens fatiguer.
Oui, je n'ai pas pu dormir de la nuit.
Par rapport à ce qui s’est passé ?
Oui… ah oui ! C'est l'anniversaire de Tiffany lundi et je pensais lui acheter un nouveau parfum.
On peut lui faire une séance de nouveauté. Par rapport à son profil et son caractère, on peut trouver un parfum qui lui correspond. »
Pendant ce temps-là Lina a très bien dormi. Elle jubile devant son café pris à la cantine de l'entreprise. Elle est proche d'une autre secrétaire et raconte sa soirée.
« Non, mais elle est folle cette fille, je te dis. Elle a osé donner une claque au patron devant tout le monde !
Eh ben, je ne l'ai jamais vu, mais ça ne me donne pas envie de la connaître.
Je lui faisais croire que je voulais des conseils, elle y a cru jusqu'au bout. Franchement, il n’y a aucun conseil à recevoir d'elle. Tu aurais dû voir ça tête quand Shaolan lui parler, finit-elle sa phrase en rigolant. Mais la voir sur une affiche m’a foutu en rogne. Elle se prend pour qui celle-là !
Elle est bizarre…
Tu n'as encore rien vu. Pauvre de moi c'est ma voisine d'en face. Naoko l'apprécie et je ne sais même pas pourquoi. Elle ne sert à rien cette fille. Débarquée du japon, elle aurait mieux fait de rester là-bas. C'est là-bas qu'est sa place.
Après, il n'y a pas de mal à voyager.
Tu plaisantes ! elle connaissait très bien Shaolan avant et voulait les bonnes grâces de la famille Li. J'ai appris par Teijo que son maître de stage n'est autre que la mère d'Eriol. Tiffany a un lien avec lui. Je suis sûr qu'elle pensait que se mettre en avant dans une vitrine attirerait le regard de Shaolan.
Mais tu dis qu'elles sont de très bonnes amies. Tiffany aurait très bien pus lui demander un service.
Qu'elle aurait eu tort de refuser si ce n'est pour se rapprocher de lui. Et attend, tu sais qui l’a photographié ?
Bas, je ne sais pas, avoue-t-elle.
Le plus connu des photographes Nigel ! Elle fait les choses en grand. Mais maintenant tout est tombé à l'eau.
Bon, ça te laisse le champ libre.
Oui, en tout cas je me suis bien débrouillé à lui faire péter les plombs. Tu viens, on retourne au travail »
J'ai enfin pu arriver à la boutique après une heure et demie de retard. Ume est là au niveau de la caisse. Je me dirige vers l'arrière-boutique pour pouvoir me changer. Elle me rejoint quelques instants plus tard.
" Il y a eu un accident ? me demande-t-elle inquiète.
Oui, on a vu plusieurs voitures cabossées et un poids lourd. Ils ont mis du temps pour dégager la zone. Le poids lourd a fait un aquaplaning.
À chaque fois qu'il pleut, il faut s'attendre à tout.
Oui, Naoko m’a amené en voiture, le bus aurait pris plus de temps pour m'amener ici.
C'est gentil de sa part, bon, tu as beaucoup de choses à me raconter. Durant mon absence, il a dû se passer des choses. Dis-moi au niveau d'Eriol et Tiffany, est-ce que cela s'est arrangé ?
Je lui raconte tout en détails et dois malheureusement passer l'épisode de la claque. Ume me félicite de mon geste et que j'ai bien fait de le faire. Je suis quelque peu surprise, mais bon je me dis que c'est dans son tempérament de feu. Elle me redonne vite le sourire et on se met à composer de nouveau bouquet de fleurs. Elle me raconte sa rencontre avec ses parents biologiques. Elle ne tenait pas à rester en contact, ce qu'elle voulait, c'est savoir ce qui s'était passé. Elle a une famille, des parents aimants et un adorable petit ami, cela lui suffit. Elle me demande si j'ai trouvé une personne pour la remplacer dans l'appartement et lui dit que j'ai fait des propositions et que l’on ait en attente de réponses. On revient à ce que m'a dit Shaolan.
« Il est persuadé que tu faisais tout cela pour te rapprocher de lui.
Mais pas du tout, dis-je en soupirant. Il est beau, je l'avoue, mais c'est surtout Lina qui m’a fatiguée avec ça. Shao par si, Shao par là, ça en venait étouffant à la longue.
Je ne l'aime pas cette fille, elle est fausse. En tout cas, un conseil reste loin d'elle.
En tout cas, elle est sans gêne. J'en ai d'abord parlé avec elle qu'il fallait qu'elle arrête, car je n’en avais rien à faire mais non elle n'arrête pas. Je lui ai même dit que j'en toucherais deux mots à Li pour que l'on me foute la paix avec ça.
Et du coup, tu t’es retrouvé à la mauvaise place. Elle a peut-être tout fait dans ce but ?
Je ne sais pas, mais au final ce n'est pas plus mal au moins je suis débarrassé de tout cela, finis-je de dire en ajoutant une rose au bouquet. »
L'heure du midi arrive, on a appelé Tiffany et Stéphanie pour pouvoir manger avec elles ce midi. On se retrouve dans un snack rapide et avons décidé de manger dans la boutique de Tiff, le temps de notre pause. On mange dans le coin salon et avons mis la télévision pour suivre les informations. Stéphanie est bien silencieuse. En fait, elle est bizarre, car elle a commandé deux portions supplémentaires pour elle. Pas que je dis qu'elle mange trop mais cela semble louche. Ume et Tiffany n'ont pas remarqué.
« Stéphanie ! L’appelais-je, tu vas manger tout ça ?
Heu et bien ce n'est pas grand-chose…
On dirait que tu manges pour deux…
Eh bien… Depuis un moment je mange plus que d'habitude. Mais je pense que cela va s'en aller.
Oui bien sûr dis-je sur un ton d'humour. Le temps que tout ça se fasse.
Mais de quoi tu parles Saki ? me questionne Tiff
Oh de rien ce n'est pas à moi de l'annoncer. »
Stéphanie me regarde avec un petit sourire. Elle a compris à quoi je veux en venir. Je respecte son choix de ne pas annoncer tout de suite la nouvelle. Sûrement le temps de s'assurer du résultat. Des journées comme ça, sans stress, je veux bien. Il n’est pas loin de quatorze heures quand nous décidons de repartir travailler. Li, Eriol et ses cadres ne tarderont pas à arriver et je ne veux pas le croiser. Tiffany et Stéphanie nettoient la table. Elles ont bien avancé ce matin sur le projet. Les quatre modèles arrivent dix minutes après et peuvent ensemble faire connaissance. Tiffany prend une nouvelle fois les mesures et les autres passent sous le feu de l'objectif. Stéphanie a contacté Nigel pour faire des essais. La mère d’Eriol et une maquilleuse ont été appelées pour l'après-midi. Li et les autres arrivent ensuite dans le magasin. Cinq cadres les ont accompagnés. Li sort une copie du dossier pour chacun et la réunion peut commencer.
« Vous voulez ses fleurs pour quel jour ? demandais-je à la dame.
Eh bien, ma fille fête son anniversaire dans deux semaines, me répond celle-ci.
D'accord, On vous les livrera ?
Heu non je viendrai les chercher en même temps que le gâteau.
Bien c'est noté !
Encore, merci.
Bonne journée à vous, madame, au revoir. »
Je finis de noter le nom de la dame que la porte s'ouvre sur Marc et Likaru. L'heure est vite passée et la fin de journée est déjà là. Elle souhaite visiter l'appartement. Elle fait connaissance avec Ume et Teijo qu'elle a déjà vu et créé très vite un lien avec eux dû à la passion des fleurs. Ume lui donne quelques conseils en tant que fleuriste. Comme on a bientôt terminé, ils nous aident à déplacer les derniers bouquets. Nous prenons tous les cinq, le chemin de la sortie. Ume après avoir fermé la boutique nous amène à sa voiture. Teijo démarre la sienne et part non sans nous souhaiter un bon dimanche. La conduite d'Ume est plus ou moins catastrophique. Elle roule beaucoup trop vite. Je souhaite une seconde ceinture pour être sûr de m'en sortir indemne. Nous voilà enfin arrivé. Tout le monde se dépêche de sortir de son véhicule. Elle monte avec nous, car elle a des choses à récupérer. Likaru tombe sous le charme de l'appartement et souhaite revenir avec sa mère pour donner sa réponse.
Après tout ce beau monde sortit, je m'allonge, enfin, sur mon lit. J'ai la bonne idée de me mettre en pyjama, car me connaissant une fois allongé je vais avoir du mal à me relever. Je passe un coup de téléphone à Thomas. Ils vont bien et pense venir bientôt me rendre visite. Il me demande ce que j'ais pris pour Tiffany… Il rigole fort, enfin trop fort pour moi car il est en train de me péter les tympans. D'après lui il n'est pas surpris de mon retard dans les cadeaux, car moi et les anniversaires ça fait deux. Bon, je me dis que j'irai lundi matin le chercher et que j'inviterai Stéphanie, Ume et Likaru pour l'événement. Lui et Matthieu participeront pour le cadeau. Il me donne des nouvelles de papa et qu'il va normalement m'appeler demain. Après avoir parlé de notre vie, on raccroche. Je ne lui ai pas parlé de Li, je n'en vois pas l'utilité. Je me mets sous les draps et ma tête sur l'oreiller.
« Sakura ! On va manger !
…
Tu n'avais pas des devoirs à faire ?
…
Bon, pas le choix, sèche-cheveux dans les oreilles !
Ah ! m'écriais-je, ça ne va pas !
Sans cela, tu n’allais pas te réveiller »
Faire une sieste est pire que tout, je me sens encore plus fatigué que ce matin. Tiff, me traine dans la cuisine, elle a préparé le repas du soir. Vraiment adorable. Je peux remettre toutes mes idées en place.
« Alors c'était comment cette après-midi, la questionnais-je.
Super, on a fait du bon boulot ; Li est vraiment professionnel quoiqu'il soit stupide pour autre chose.
Et avec Eriol ?
On a mis nos différends de côté pour l’instant et ça s'est bien passé.
Bien, je suis contente.
Moi aussi.
Tiens Likaru et Marc sont venus visiter l'appartement.
Ah oui alors ?
On n’aura pas un mais deux colocataires en plus. Tu verras Marc, il est vraiment sympa. On dirait un petit frère et avec Likaru, ça ne peut que bien se passer. Elle attend l'accord de sa mère pour valider et Marc lui a eu cette idée juste à la fin donc rien n'est encore fait.
C'est une très bonne idée. Et Teijo du coup ?
Ume m'a dit qu'il visitait des appartements avec Li et Eriol donc à mon avis il a déjà trouvé. »
Les garçons ont invité Teijo à passer la soirée avec eux. Ils ont trouvé l'appartement qu'il faut et heureusement pour eux ils peuvent vite quitter l'appartement sans préavis. Du moins l'agence ne pert rien puisqu'il reste dans le même immeuble mais plus haut avec un achat à la clé. Ils sont installés sur le canapé à jouer à un jeu de football. Shaolan est contre Teijo.
« Alors comment c'est passé l'après-midi dans la boutique de Tiffany ?
Ça s'est bien passé, répond Eriol.
Je pense que j'ai choisi les bonnes personnes pour ce projet. Lance Li en marquant un but.
Tu as pu parler avec elle ? demande Teijo.
De quoi ? questionne Eriol surprit.
Tu n'es pas croyable toi ! Il faudra bien que tu lui en reparles un jour, insiste Teijo.
Je n’arrête pas de lui dire. Soit honnête avec toi-même tu t'es sentie blessé alors la meilleure chose que tu as trouvée c'est de fuir.
Je ne fuis pas !
À d'autres, en plus, tu te sens coupable de ce qui est arrivé samedi dernier avec Ayumi, ajoute Shaolan. L'invité à la soirée a été l'idée la plus stupide que je connaisse. Encore il n'y aurais pas eu Tiffany mais là tu as fait fort.
Elle est sympa…
Elle est sympa, mais tu restes en contact pour des mauvaises raisons. Parce que s’il n’y avait rien eu entre vous, tu ne sentirais pas obliger de l'inviter.
Moi je pense Eriol, dit Teijo, que tu te voiles la face. D'ailleurs, je me demande ce qui t'empêche d'être avec Tiffany. Oui, tu ne savais pas mais maintenant, il n'y a plus rien à part ta boulette avec Ayumi. De plus, cette fille est entichée d'un autre garçon alors je ne voie pas le problème.
Je lui ai dit que l'on pouvait rester ami.
Tu déconnes ! »
Shaolan sait mais pas Teijo. Où est passé l'ancien Eriol ? Du moins, son comportement avec les femmes. C'est Shaolan normalement qui se comporte aussi mal. D'ailleurs, ils n'oublient pas de lui faire aussi remarquer son comportement. C'est bien la première fois qu'il répond aussi froidement à une fille même quand celle-ci ne l'intéresse pas. Il feint l'ignorance même si ce n'est pas dans ses habitudes.
En vérité, il ne sait même pas pourquoi il a réagi comme ça. Il explique aux gars qu'il déteste qu'une étrangère se mêle de sa vie et qu'on lui balance son comportement en pleine face. Il est vexé de savoir qu'il peinait. Pour un Li faire de la peine, il n'y avait pas pire insulte. Il passe sa main dans ses cheveux. Il ne peut pas laisser cette insulte comme ça et aussi la claque. Personne n'a osé lui donner une claque même pas sa mère. Même quand il brisait les cœurs de nombreuses filles, elles pleuraient dans un coin sans rien dire. Alors, elle, qui vient de nulle part, ne sait rien sur sa personne, que de rumeurs sur les journaux qui font de lui l'un des hommes les plus convoités en Chine, vient lui dire qu'il lui fait de la peine. À l'extérieur on le connaît aussi en tant qu'homme d'affaires, pour l'empire auquel il est aujourd'hui, le leader mais aussi surtout par le biais de sa mère. Malgré qu'il préfère que l'on laisse sa mère de côté, car il doit faire ses preuves tout seul et ne compte pas sur son nom pour faire avancer ses affaires.
Ils parlent longuement du sujet et remercient les médias de ne pas avoir été présents ce soir-là. Pourtant, certains épient les moindres sorties nocturnes du jeune Li pour montrer s'il a le comportement d'un enfant gâté en pleine crise d'adolescence. Ce soir, les gars veulent rester tranquilles et c'est bien une première fois pour le jeune leader qui ne passe pas un week-end sans aller au moins une fois en boîte de nuit. Teijo et Eriol se regardèrent en pensant à la même chose. Cette rentrée annonçait une nouvelle vague pour eux trois.
Di. 14/09
Le matin du dimanche, je hais le dimanche, rien n’est ouvert. Je suis sur mon ordinateur portable en train de surfer sur le net. Je ne sais pas trop quoi faire pour l'instant. Je me souviens que Naoko et Lina avaient parlé d'un certain site. Incline ! Oui c'est ça. Pourquoi ne pas tenter. Je me mets sur ce site et crée ma page. Le hic, c'est que je ne connais personne. À moins que certains que je connaisse sont déjà dessus. Je rentre plusieurs prénoms. Likaru a une page, je lui envoi une invitation. Marc aussi d'ailleurs en a une. Teijo aussi, Ume, Naoko. Je ne sais pas combien de temps il faut attendre pour recevoir leurs réponses. Tiens Neji et Rosa ont aussi une page. En fait tout le monde en a une, même Mister Li. Je me mets sur son profil par curiosité, je ne peux pas voir grand-chose, car il a tout bloqué à par sa photo de profil. À mon avis beaucoup de personnes dois vouloir visiter son profil. J'ai reçu un message d'une personne.
Incline :
Message de Likaru ;
Coucou Saki, Je ne savais pas que tu avais un profil sur Incline
Message;
Je viens de découvrir le site, ce n'est pas mal.
Message de Likaru;
Il faudrait que je vienne pour t'expliquer comment ça marche.
Message;
Viens pour le goûter si tu veux. Tiffany aussi je pense que ça pourrait lui être utile pour lancer des promos sur sa boutique.
Message de Likaru;
Oui, je te poserai des questions aussi pour l'appartement. Au fait, Marc vient avec moi comme ça, on pourra voir ça tous ensemble
Message ;
D’accord, on vous attend pour le quatre-heures.
Je quitte ma page et me dirige vers la chambre de Tiffany. Elle est dans son lit à regarder la télévision qu'elle s'est achetée cette semaine. Je la rejoins dans les draps et lui annonce la visite de Likaru ainsi que de Marc. Elle commente un défilé de mode et prend des notes sur un calepin. Je me demande si un jour elle va s’arrêter de travailler. D'ailleurs, j'ais des devoirs à faire pour la semaine prochaine. Je dois m'entraîner à faire des crans sur ma tête à coiffer. Je me dirige vers la cuisine et fais rapidement un gâteau au chocolat pour cet après-midi. Je ferais le nappage au dernier moment. Une fois avoir mis mon gâteau au four et mon minuteur en route je m’installe au niveau de la table, sort ma tête à coiffer ainsi que le fer à boucler et m'entraîne à faire des crans sur cheveux secs.
Je me suis brûlé plusieurs fois avec le fer. Heureusement que j'ai sorti des pansements et de la crème. Tiffany ne tarde pas à venir me regarder faire.
« Pourquoi tu souris Tiff ?
Je souris, car malgré les brûlures, tu ne lâche rien. Cela prouve que tu aimes ça.
On verra cela quand je n'aurai plus de doigts.
Je vais aller me préparer, comme toi, je suis en jogging.
Oui, je vais y aller après aussi. J'ai fait un gâteau au chocolat pour cet après-midi.
Ah ! c'est ça l’odeur ! je me disais ça sent la pâtisserie. Oh ! tu te rappelles de la fois où tu avais cuisiné pour l'anniversaire de Toya ?
Oh ! j'avais fait plein de gâteau et j'en avais fait un spécialement pour lui où j'avais mis n'importe quoi.
On lui en a fait voir de toutes les couleurs à ton frère.
Et ce la plupart du temps involontairement.
Le pauvre ! s’exclame-t-elle.
Enfin, il nous a aussi fait des blagues, lui fis-je remarquer.
Oh ! il t'avait surpris en boîte avec ton copain. Il s'est présenté comme ton amant et du coup le gars t’a quitté.
Ah oui j'avais zappé ça. Il aura tout fait pour m'éloigner des garçons.
Sauf d’Eichi.
Oui, alors, que lui, il aurait fallu. Un véritable imbécile !
Oui, j'avoue, mais ne perdons pas de temps à parler de lui. Je vais me préparer. À tout à l'heure ! »
En fait, parler de lui ne m'a rien fait. C'est plutôt encourageant. Bon, je pense que j'ai assez travaillé mes crans. Je recommencerai demain. J'entends le minuteur retentir. Mon gâteau est près, j'éteins le four et laisse la porte du four entrouverte. J'entends aussi quelqu'un frappé à la porte. Aussi tôt ? Qu'est ce qui se passe ? Je vais pour ouvrir quand je vois que c'est Lina. Reste calme saki, fait genre qu'il ne s'est rien passé et que tu n'as pas vu son petit manège.
" Je viens prendre de tes nouvelles, me dit-elle.
C'est gentil… et surprenant de ta part, lui dis-je en froissant des sourcils.
Eh bien, je m'excuse de t'avoir pris la tête avec Shao, lui et moi s'est assez compliqué et j'avais besoin d'une amie pour en parler
Voyez-vous ça. Le plus logique aurait été d'en parler avec Naoko. Maintenant laisse-moi, tu veux bien. Non seulement je ne veux pas parler de lui mais encore moins avec toi, finis-je de lui dire en refermant la porte.
Je comprends ! s’exclame-t-elle en repoussant la porte. Shao ne t'apprécie pas et c'est dur à digérer.
Ce n’est pas pour cela que je me sens mal, je ne l'apprécie pas non plus et je maintiens ce que je dis, je ne veux pas les voir.
Tu débarques du Japon et tu te permets de l'insulter sur son comportement alors il n'allait pas te sauter dessus avec joie, me dit-elle d’un ton plus dur. Enfin, tu n’es pas près d'avoir de ses nouvelles. Je veux aussi te dire que quand on sortira ensemble, tu auras plutôt intérêt à te tenir à carreau. »
Mais pour qui elle se prend celle-là, tantôt touchante, tantôt une langue de diablesse.
" Je n'ai pas à recevoir des leçons de toi. Ce qui s'est passé ce samedi-là, je n'y peux rien. Mais il y a quelque chose que tu n'as pas encore saisi. On n’est pas amis, alors quand vous allez sortir ensemble, je ne serais pas là. Laisse tomber, je ne suis pas intéressé par lui.
Alors pourquoi tu lui as donné une claque ?
Ça, cela ne te regarde pas.
J'ai bien le droit de savoir. Tu as quand même gâché la soirée.
Je me suis excusé aux personnes concernées et elles ont compris à la différence de toi qui ne jures que par lui.
Je ne te le laisserai pas tout faire pour sortir avec lui.
Je n’en ai pas envie, dis-je en soupirant.
Que tu dis, mais je connais les filles par cœur.
Pourquoi tu insistes ? De quoi tu as peur ?
De rien, mais sache que ta blague de l'affiche, à la boutique de Tiffany pour attirer l'attention de Shaolan, est tombée à l'eau. Tu n'es pas si belle que tu le crois, » finit-elle de me dire en regagnant son appartement et en claquant la porte.
Elle est cinglée. Je ne sais même pas quoi en penser, car tout cela n'a ni queue ni tête. Elle a une imagination débordante. Bon à part ça, je dois à mon tour me préparer. Je vois Tiff dans le couloir. Elle a entendu toute la conversation et aborde un sourire au coin. Je suis moi-même surprise qu'elle réagisse comme ça.
" Lina a peur de toi, me lance-t-elle
Je ne voie pas pourquoi.
Moi, j'ai compris.
Peu importe je ne veux pas savoir, je veux juste qu'elle me laisse tranquille. »
La vie ne tourne pas rond enfin, je pars à mon tour me préparer.
Shaolan est dans son lit à regarder ses mails sur la tablette. Il a ses lunettes sur son nez. Il a une bonne vue, mais il doit en porter pour regarder la télévision, l’ordinateur ou lire. Même le dimanche, il faut qu'il travaille un peu. Il parcoure ses mails du jour quand il tombe sur l'un de sa mère. Elle l'invite ce soir à prendre le repas avec Eriol, Stéphanie, Teijo pour raconter sa semaine passée aux États-Unis. Il soupire d'avance, décidément on ne le laisse pas une seconde de répit. Son téléphone sonne à ce moment-là. Il oublie de le regarder avant de répondre.
Appel de l'appelant:
« Allo !
o C’est moi ! Je peux savoir pourquoi, depuis ton retour chez toi, tu ne m'as pas rappelé ?
o Je ne suis pas du genre à rappeler, lui répondit-il d’un ton très calme.
Il a rencontré une fille aux États-Unis, elle est dans l'entreprise de leur partenaire. Il a malheureusement couché avec elle. D'ailleurs comment a-t-elle eu son numéro ?
o Et je peux savoir comment tu as obtenu mon numéro ?
o J'ai dit à mon patron que tu avais oublié quelque chose et il me l’a passé.
o Rien que ça, on a parlé, mais je ne veux rien avec toi.
o Alors quoi ! Cela ne t’a rien fait ?
o Je ne me répète pas, laisse tomber, tu ne m'intéresses pas, lance-t-il froidement.
Shaolan entend qu'elle vient de raccrocher. Au moins, il espère qu'elle le laissera tranquille. Il n'a pas envie de perdre son temps à l'envoyer baladé une seconde fois. C'est quoi le problème chez ces filles ? Il ôte ses lunettes puis sort de son lit pour manger. Il est midi passé et il a du boulot pour la journée. Eriol et lui doivent préparer les cartons pour le déménagement. Cela promet une bonne après-midi. Eriol sort de sa chambre à son tour.
« Eriol ! Ma mère nous invite ce soir à manger.
On aura le temps ?
Avec ma mère la question ne se pose pas.
Oui c'est vrai, avoue-t-il celui-ci.
Teijo n'est pas levé ? demande Shaolan.
Si mais il est au téléphone avec Naoko.
D'accord, pendant ce temps-là, je vais préparer à manger puis on pourra commencer les cartons. »
Stéphanie est dans les toilettes, elle tient ses cheveux pour vomir dans la cuvette. Elle a une vague idée de ce qui lui arrive, mais elle n'en est pas sûre. Il faut que, demain, elle aille chercher un test de grossesse à la pharmacie.
« Ma puce, tu vas bien ? demande Yohan inquiet se tenant derrière la porte.
Oui, je pense…
Tu veux que l'on appelle un médecin ?
Je verrai ça demain. On doit aller chez les garçons pour les aider à faire les cartons. J'ai reçu un mail de Mme Li, on mange chez elle ce soir.
Ah, mais si tu ne te sens pas bien…
Non ! ça va aller, dit-elle, en ouvrant la porte. J'ai peut-être mangé quelque chose qui ne fallait pas.
Bien mais je veux que tu te ménages, repose-toi un peu de temps en temps, fit-il en lui embrassant le front. Je vais faire à manger, pose-toi pendant ce temps-là »
Yohan est vraiment attentionné avec elle. Il fera sûrement un bon papa si c'est le cas. Elle a arrêté la pilule, il y a deux mois. Ils ont décidé ça ensemble. Si jamais ça venait tant mieux et sinon tant pis, mais il ne se prenait pas la tête plus que ça. Mais elle n’imaginait pas que cela pouvait aller aussi vite. Elle se lave les dents et le rejoint dans la cuisine. Yohan la trouve légèrement pâle. Il insiste pour qu'elle reste à l'appartement et lui irait aider, mais elle veut vraiment être avec eux pour les cartons. Il y en a qui vont être content pense-t-il. Eriol et Shaolan le bouderont sûrement de l’avoir quand même emmené malgré son mal-être. Ils mangent avec une ambiance de musique.
« Heu ma puce c'est la cinquième cuisse de poulet que tu prends, fis remarquer Yohan.
Et ? Je n'ai pas le droit de manger ?
D'habitude tu n'as pas un si grand appétit que ça.
Je trouve que je mange comme d'habitude.
Je te connais par cœur !
Oui, d'accord peut-être pas comme d'habitude. »
Mais elle ne peut rien dire pour l'instant de peur de lui faire une fausse joie. Pour l'instant, il n'y a que Sakura qui a deviné que ça pourrait être cela. Mais quelle angoisse comme même. Elle ne sait pas du tout comment faire. Et si elle est bien enceinte, comment va-t-elle annoncer la nouvelle à ses parents ? Et sa petite sœur de dix-neuf ans ? Pour l'instant, il faut reprendre le bon rythme cardiaque. Rien n'est dit que c'est ça. Pas qu’elle soit mécontente de cela, mais elle a une peur bleue de tout ce qui touche à la grossesse. Elle verra bien demain. Elle part se changer et met un pantalon slim, un tee short simple rose et un gilet gris avec ses bottes plates grises. Pour une fois qu’elle peut porter autre chose que des talons. Yohan finit de nettoyer la cuisine. Stéphanie prend son sac et retourne dans la cuisine. Ils prennent tous les deux la sortie et entrent dans la voiture de Yohan pour se rendre à l'appartement des garçons.
Je finis de faire le nappage. Likaru et Marc sont arrivés en avance. Tiffany prépare le thé. On rigole bien tous les quatre. Likaru et Marc valident leur aménagement dans l'appartement. Il faut annoncer le changement à Stéphanie pour qu'elle face les dossiers.
Lu. 15/09
On est déjà le lendemain matin quand ma sonnerie d’appel de mon téléphone retenti pour la cinquième fois. Je regarde l'heure, neuf heures. Qui peut bien insister à cette heure ? Je suis en train de recommencer mon exercice de crans quand je me décide à quand même décrocher.
« Oui, allô !
Bonjour je suis bien sur le portable de Mme Kinomoto ?
Oui…
Ici The Society Li, je suis Sabrina secrétaire de Mr Li, vous êtes convoqué au bureau à dix heures trente.
Pardon ?
Mr Li, PDG de The Society Li vous convoque à son bureau pour dix heures trente, répéta-t-elle en veillant à faire une mini pose entre chaque mot.
Pour quelle raison ?
Il vous expliquera la raison une fois arrivée, je vous souhaite une bonne journée. »
Elle raccroche le téléphone. C'est une blague ?